Le directeur général de la
Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater), entreprise de
patrimoine en charge des infrastructures dans le secteur de l’eau
potable, Alphonse Roger Ondoa Akoa, a été limogé vendredi au terme d’une
brève session extraordinaire de la société tenue à Douala.
En poste depuis le 8 février 2016, il
est remplacé par Gervais Boulagna, un administrateur civil jusque-là en
service au secrétariat général de la présidence de la République.
Créée en fin décembre 2005, la Camwater a
pour mission la planification, la réalisation d’études, la maîtrise
d’ouvrage, la recherche et la gestion des financements pour l’ensemble
des infrastructures et ouvrages nécessaires au captage, à la production,
au transport et au stockage, à la distribution de l’eau potable.
Elle a en charge la construction, la
maintenance et la gestion des infrastructures de production, de stockage
et de transport, le contrôle et la qualité de l’exploitation du service
public de la distribution et des autres missions confiées aux sociétés
chargées de l’exploitation du service public de l’eau potable.
En coopération avec les sociétés
d’exploitation, elle s’occupe également de l’information, de la
sensibilisation des usagers du service public de l’eau potable et de
celui de l’assainissement liquide en milieu urbain et périurbain, et de
toutes les opérations commerciales, industrielles, mobilières,
immobilières et financières se rattachant, directement ou indirectement,
audit secteur.
En début juin dernier le Premier
ministre, Philemon Yang, avait présidé i une réunion consacrée à la
«mise en œuvre des formalités de clôture du contrat d’affermage» liant,
depuis une décennie, le pays à La Camerounaise des Eaux (CDE), filiale
de l’Office national de l’eau potable (ONEP) du Maroc, un
processus concernant, entre autres, l’inventaire, la vérification et
l’inscription dans les comptes des biens et droits affectés au service
de l’eau, la restitution des biens de retour en état normal d’entretien
et de fonctionnement, l’évaluation et la répartition des droits
réciproques.
L’application desdites mesures de
renationalisation devait intervenir au plus tard le 31 août, pour tenir
compte des clauses contractuelles de 6 mois avant la rupture définitive,
appelée à intervenir en début mai 2018.
En août 2016, déjà, le ministre de l’Eau
et de l’Énergie (MINEE), Basile Atangana Kouna avait, en exécution de
«hautes instructions de la hiérarchie», informé les responsables de La
CDE que le contrat d’affermage du service public pour l’alimentation en
eau potable des centres urbains et périurbains, qui concerne
actuellement 110 représentations, «ne sera pas renouvelé».
Cinq mois avant, c’est le secrétaire
général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, qui
demandait notamment audit ministre de «proposer, dans un délai d’un
mois, un mécanisme de gestion de l’eau potable en explorant toutes les
possibilités, y compris le recours à une entité publique».
La CDE est, depuis plus de cinq ans,
l’objet de vives critiques, aussi bien des consommateurs que des
autorités, qui lui reprochent non seulement une qualité de service
approximative mais également une fâcheuse tendance à la surfacturation.
Source : APA