
Des documents 
récemment déclassifiés ont révélés les relations secrètes entre les 
services de 
renseignement britannique et l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi afin de traquer les dissidents et extrémistes libyens. Le journaliste libyen Mustafa Fetouri raconte à Sputnik pourquoi la Grande-Bretagne a tourné le dos à Kadhafi.
renseignement britannique et l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi afin de traquer les dissidents et extrémistes libyens. Le journaliste libyen Mustafa Fetouri raconte à Sputnik pourquoi la Grande-Bretagne a tourné le dos à Kadhafi.
Il existait des rapports discrets entre l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et le renseignement du Royaume-Uni,
 selon des documents dernièrement déclassifiés. Pour la Grande-Bretagne à
 l'époque, Kadhafi était-il un ami, un ennemi ou un allié temporaire 
dont on pouvait profiter? Sputnik a interrogé à ce sujet Mustafa 
Fetouri, journaliste libyen.
Selon
 lui, l'ex-Premier ministre et chef du Parti travailliste Tony Blair 
s'est adressé à Kadhafi et non l'inverse, souligne le journaliste. Il y 
avait un désir de l'Occident d'oublier la tragédie de l'avion Pan Am 103
 qui a explosé le 21 décembre 1988 au-dessus du village de Lockerbie en 
Écosse, coutant la vie à 270 personnes, et de renouer des relations avec
 la Libye.
«Dans cette situation, ils ont de nouveau tiré profit de la réception
 d'informations sur les terroristes, groupes terroristes et leurs 
complots», ajoute M.Fetouri.
Mais pourquoi, malgré un travail conjoint assez long, le leadership occidental a soudain tourné le dos à Kadhafi? Pourtant, les pays occidentaux, surtout les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, ne l'ont jamais traité avec bienveillance, met en exergue l'interlocuteur de Sputnik.
Dans
 l'espace des derniers 40 ans, ils ont toutefois manqué cette occasion à
 plusieurs reprises. Le fiasco de Lockerbie a été important, ils 
auraient pu entreprendre quelque chose, estime M.Fetouri. «Or, 
l'environnement international à cette époque-là ne permettait pas de 
faire les démarches visant à détruire le régime. Certes, ils l'ont tenté
 en 1984 et en 1986, quand les Américains ont attaqué sa maison.»
Le journaliste libyen rappelle que les gouvernements, notamment des 
trois pays susmentionnés, «ne se soucient pas trop de leurs obligations 
face à d'autres pays, surtout ceux avec lesquels ils entretiennent des 
relations compliquées, dont par exemple la Libye sous la présidence de 
Kadhafi.»
Finalement,
 certains Libyens expulsés auparavant, comme Abdel Hakim Belhaj, qui 
auraient été kidnappés et extradés, selon certaines informations, vers 
la Libye par le service de renseignement britannique MI6
 sous la présidence de Kadhafi, ont tenté d'intenter une action en 
justice contre le gouvernement britannique. Les données déclassifiées 
peuvent-elles leur donner plus de chances dans cette procédure?
Comme l'indique Mustafa Fetouri, les autorités britanniques ont déjà 
réglé le problème avec l'un des collègues de Belhaj, Sami Sadi, et 
Belhaj lui-même. Il est maintenant un homme politique respecté, cité 
sans équivoque en Libye. Il serait en passe d'obtenir quelque chose du 
gouvernement britannique. Son image a été réhabilitée, au moins aux yeux
 de l'Occident, dit le journaliste.
«Je crois qu'il était plutôt un allié 
temporaire, vu les circonstances de l'époque. Il ne faut pas oublier que
 la Libye avait à ce moment-là, la meilleure base de données, pour ainsi
 dire, sur toutes les organisations terroristes telles qu'Al-Qaïda au 
Pakistan et en Afghanistan, quand les États-Unis soutenaient Oussama ben
 Laden pour contrer l'URSS en Afghanistan. De tous les pays du monde 
seule la Libye a émis un mandat d'arrêt international à son encontre 
dans les années 1980», explique-t-il.
Mais pourquoi, malgré un travail conjoint assez long, le leadership occidental a soudain tourné le dos à Kadhafi? Pourtant, les pays occidentaux, surtout les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, ne l'ont jamais traité avec bienveillance, met en exergue l'interlocuteur de Sputnik.
«Ils n'ont pas apprécié son régime, en dépit du
 rapprochement en 2004, 2005 etc. Ils avaient un "plan B", si vous 
voulez. Dès qu'il y aurait eu une occasion de se débarrasser de lui, ils
 l'auraient vite saisie.»
«Je dois ajouter que Kadhafi lui-même ne leur 
faisait jamais trop confiance. Mais sur la période des derniers 10 ans 
de sa présidence, il n'était pas trop occupé par les affaires 
quotidiennes du pays et a donc perdu partiellement contact, c'est là que
 les forces occidentales ont vu l'occasion.»
«Néanmoins, lui et ses affaires ne sont pas 
assez transparentes et personne ne comprend ce qu'il fait», poursuit 
M.Fetouri. «C'est un terroriste avec une longue histoire derrière lui. 
Si vous êtes prêts à l'oublier, alors il faut être prêts à pardonner 
d'autres actions analogues, y compris les accusations envers Kadhafi», 
résume-t-il.
Source: fr.sputniknews.com
 
 
 
 


 
 