Pékin et Washington ont insisté sur l'importance pour la Corée du Nord d'œuvrer en faveur de la dénucléarisation pour que le rendez-vous se tienne.
INTERNATIONAL - Washington et Pékin ont conditionné vendredi 9 mars la tenue du sommet historique entre Donald Trump et Kim Jong-un à la réalisation de la promesse faite par la Corée du Nord: oeuvrer à une "dénucléarisation complète" de la péninsule coréenne et mettre fin aux tests nucléaires et balistiques.
Dans la soirée, le président américain a fait savoir sur Twitter
"qu'un accord avec la Corée du Nord est vraiment en préparation et ce
sera, s'il est conclu, un très bon accord pour le monde. Date et lieu
restent à déterminer".
Le président chinois Xi Jinping
et son homologue américain "se sont engagés à maintenir la pression et
les sanctions jusqu'à ce que la Corée du Nord prenne des décisions vers
une dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible", avait
expliqué un peu plus tôt la Maison Blanche dans son compte-rendu de
l'échange téléphonique entre les deux dirigeants.
La stratégie d'isolement de Pyongyang "fonctionne"
Établie par l'administration Trump
à coup de très sévères sanctions économiques, la stratégie d'isolement
de la Corée du Nord "fonctionne", avait déclaré plus tôt dans la journée
le vice-président américain. Mike Pence a martelé que ces sanctions
seraient maintenues "jusqu'à ce que la Corée du Nord prenne des mesures
concrètes, permanentes et vérifiables pour mettre fin à son programme
nucléaire".
La rapidité avec laquelle Donald Trump a accepté l'offre du dirigeant nord-coréen, faite jeudi par l'intermédiaire d'un haut responsable sud-coréen qui venait de rencontrer Kim Jong-un, a pris de court jusqu'au chef de sa diplomatie Rex Tillerson,
en déplacement en Afrique. "Maintenant, il faut s'accorder sur le
timing de leur première rencontre et cela prendra des semaines avant que
tout soit réglé", a précisé Rex Tillerson depuis Djibouti.
Aucun détail n'a filtré sur ce qui serait le premier sommet entre un
président américain en exercice et un dirigeant de la Corée du Nord,
menée d'une main de fer par la dynastie Kim depuis l'arrêt des
hostilités sur la péninsule en 1953. La rencontre devrait avoir lieu
"d'ici mai", selon Chung Eui-yong, conseiller national sud-coréen à la
Sécurité. Le lieu et les modalités restent à déterminer.
Taille de boutons
L'annonce spectaculaire d'un sommet -quand les deux dirigeants
comparaient encore récemment la taille de leurs "boutons nucléaires"- a
été saluée avec prudence de l'Union européenne à la Chine.
Seul allié de poids de Pyongyang mais tenu à la marge de cette annonce
historique, Xi Jinping a salué des "intentions positives". Le président
chinois a appelé les deux parties à s'abstenir "de toute action" pouvant
"troubler la détente actuelle", selon l'agence Chine nouvelle.
Moscou a évoqué "un pas dans la bonne direction" tandis que Bruxelles
y voit "un développement positif", la chancelière allemande Angela Merkel parlant d'"une lueur d'espoir". Le président français Emmanuel Macron s'est également entretenu avec son homologue américain, plaidant, par téléphone, pour un "dialogue exigeant".
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a souhaité que
cette annonce débouche sur des "progrès concrets" dans le dossier
nucléaire et sur une possible reprise de ses inspections en Corée du
Nord.
Vivant sous la menace directe de la puissance de frappe de Pyongyang, le Premier ministre japonais Shinzo Abe
a nuancé en soulignant qu'il n'y avait "pas de changement de politique"
et a expliqué attendre "des mesures concrètes vers une
dénucléarisation". Parmi les nombreuses réactions, l'une des plus
insolites est venue de l'ancienne star américaine du basket Dennis Rodman, jusqu'à cette semaine le seul homme à avoir rencontré messieurs Trump et Kim, selon le Washington Post. "Grand respect au président Trump et au Maréchal Kim Jong-un pour leur prochaine rencontre historique", a-t-il tweeté.
Source: huffingtonpost.fr