![L'ancienne conseillère d'Obama est régulièrement citée comme favorite[SAUL LOEB / AFP] L'ancienne conseillère d'Obama est régulièrement citée comme favorite](https://static.cnews.fr/sites/default/files/styles/image_640_360/public/000_was8981442_5f218a06324ab.jpg?itok=npCyR8Se)
Son nom n'était même pas envisagé il y a
quelques mois de cela. Pourtant, avec l'importance du
mouvement Black
Lives Matter ces dernières semaines, la nomination d'une femme noire
américaine à la vice-présidence est plus que probable. Dans ce contexte,
le nom de Susan Rice revient avec insistance. Alors que Joe Biden doit
annoncer son choix début août, l'ancienne conseillère de Barack Obama se
dit prête.CLAIREMENT CANDIDATE MAIS INEXPÉRIMENTÉE
Et clairement, Susan Rice ne cracherait pas sur une telle proposition. Dans une interview donnée à NBC,
la femme de 55 ans a ainsi déclaré qu'elle ferait «tout pour aider Joe
Biden a être élu», que ce soit «être sa vice-présidente ou faire du
porte-à-porte». Un esprit volontaire qui devrait plaire au candidat
démocrate, d'autant que la grande favorite pour le poste, Kamala Harris, est connue pour l'avoir violemment critiqué pendant un débat en 2019.
Cependant, le CV de Susan Rice en matière de campagne électorale est
tout simplement vide. Après des études à Stanford et Oxford, elle a
toujours travaillé au sein des agences fédérales ou des administrations
gouvernementales. Elle ne s'est donc jamais présentée à une élection, ce
qui pourrait être un problème, notamment lorsqu'il s'agit de prendre la
parole en public ou pour débattre dans le traditionnel affrontement
entre vice-présidents, quelques jours avant l'élection finale.
Cependant, certains observateurs expliquent que la campagne en temps
de coronavirus élimine quelque peu ce point faible. Interrogé par NPR,
un spécialiste de la stratégie démocrate, Patti Solis Doyle, explique
que le talent oratoire n'est «pas aussi important qu'il ne l'était,
disons, il y a quatre ans». En effet, Joe Biden n'organisera aucun
meeting et ses apparitions télévisées sont rares. Il en serait donc de
même pour Susan Rice, qui devra néanmoins être prête pour affronter Mike
Pence dans un débat début octobre.
Pièce importante de l'administration Obama mais critiquée
Après des années au département d'Etat ou au Conseil de sécurité
nationale, Susan Rice a d'abord rejoint l'administration Bill Clinton,
puis celle de Barack Obama dès 2009. Pendant le premier mandat de
celui-ci, elle occupe le poste prestigieux d'ambassadrice américaine aux
Nations unies. En 2013, elle sera plus régulièrement à la Maison
Blanche puisqu'elle est nommée conseillère du président à la sécurité
nationale, après avoir été envisagée pour devenir cheffe de la
diplomatie.
Pas toujours très médiatique, elle est détestée par l'ensemble du
camp républicain depuis 2012. Les élus qui faisaient partie de
l'opposition à cette période lui reprochent notamment d'avoir
ouvertement menti après l'attentat contre la mission des Etats-Unis à Benghazi (Libye) qui avait fait 4 morts américains.
En effet, elle s'était déplacée dans plusieurs émissions télévisées
pour dire que l'événement était intervenu à la suite de violences
spontanées, quelques jours après l'attaque de l'ambassade américaine du
Caire (Egypte). Seulement, cela s'est avéré faux, ce que Mike Pence
n'hésite pas à remettre en avant dès que l'ancienne conseillère est
mentionnée devant lui.
SPÉCIALISTE DE LA POLITIQUE EXTÉRIEURE
Son passé fait d'elle une grande spécialiste des affaires étrangères. D'ailleurs, lorsqu'elle est interrogée sur CBS This Morning en 2019,
les journalistes lui demandaient avant tout si elle serait ouverte à
l'idée de devenir secrétaire d'Etat (équivalent de ministre des Affaires
étrangères). Idée à laquelle elle n'était pas opposée. D'autant que les
Etats-Unis ont des relations tendues avec un grand nombre de pays ces
dernières années, chose qu'elle pourrait aider à résoudre par son
passif.
En revanche, certains spécialistes estiment que ses compétences
risquent de faire doublon avec Joe Biden, puisque ce domaine était
également le sien lorsque qu'il était élu au Congrès et au Sénat.
L'idéal dans un ticket commun étant le plus souvent de compléter le CV
du président avec le vice-président. Si Susan Price rajeunirait la
candidature de Joe Biden, tout en étant une femme noire américaine (ce
qui serait une première), sa trop grande spécialité sur la politique
extérieure pourrait donc s'avérer être son principal défaut pour obtenir
le poste.
Par
Anthony Audureau
CNEWS