L'opposant Moïse Katumbi, qui est toujours du côté
zambien du poste-frontière de Kasumbalesa,
accuse le régime de tenter de
l'empêcher de se rendre en RDC. Plus tôt dans la journée, l’équipe de
l’opposant avait indiqué qu’il avait finalement renoncé à atterrir à
Lubumbashi, suite au refus des autorités.
Exilé en Europe depuis plus de deux ans, Moïse
Katumbi est arrivé, ce vendredi en début d’après-midi, au
poste-frontière de Kasumbalesa, où une foule importante est venue
l’acclamer. Aux alentours de 17h (heure locale et heure de Paris),
l’ancien gouverneur du Katanga se trouvait toujours du côté zambien de
la frontière. Il affirme que les autorités congolaises l’empêchent de se
rendre sur le territoire de la RDC.
« Le régime interdit mon atterrissage et barricade la frontière, a
dénoncé Moïse Katumbi sur son compte Twitter. Mon crime ? Vouloir entrer
dans mon pays et déposer ma candidature. En tentant de me bloquer, on
veut retirer aux Congolais leur droit à de vraies élections. Je me
battrai ! »
Moïse Katumbi entend rentrer en République démocratique du Congo pour
déposer sa candidature à l’élection présidentielle prévue en décembre
prochain. Il pourrait néanmoins tomber sous le coup d’un mandat d’arrêt
s’il parvient à franchir la frontière. Ce qu’a confirmé à Jeune Afrique Lambert
Mende, le porte-parole du gouvernement congolais : « Il y a bel et bien
un mandat à son encontre, suite à sa condamnation dans l’affaire des
mercenaires ».
Les partisans de Moïse Katumbi ont diffusé de nombreuses vidéos sur
les réseaux sociaux, le montrant en train de parcourir à pied le
poste-frontière. À 15h (heure locale et heure de Paris), une source de Jeune Afrique présente au poste-frontière a déclaré que « la foule monte vers la douane en masse ».
Du côté congolais de la frontière, les forces de l’ordre ont tiré des
coups de feu sporadiques pour disperser la foule, selon un témoin
présent sur place. Des pneus ont été brûlés le long de la route qui mène
au poste-frontière.
La même source rapporte également la présence d’un tank et de deux
jeeps de la Monusco. « Nous n’avons aucun militaire, ni unité de police
dans cette zone, dément une source onusienne. Nous avons simplement un
bureau à Lubumbashi, qui fait du monitoring sur la situation dans la
ville. »
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Dans
la matinée, le leader « d’Ensemble » et son équipe avaient finalement
renoncé à atterrir à Lubumbashi. En cause d’après eux : le refus des
autorités de délivrer une autorisation de survol et d’atterrissage. Ce
que le ministre des Transports et des Communications, José Makila
Sumanda, a démenti, en affirmant jeudi à Jeune Afrique n’avoir jamais
reçu une telle demande.
Source: Jeune Afrique