
La situation sanitaire du chef de
l’Etat Ali Bongo Ondimba près d’un mois après son
hospitalisation à
Riyad puis son transfert pour poursuivre une rééducation et une
convalescence à Rabat au Maroc, continue d’être au centre des
discussions. Dans un communiqué rendu public ce mercredi 5 novembre
l’Union nationale revient largement sur cette affaire d’Etat qui met à
mal le bon fonctionnement des institutions. Nous publions in extenso
l’intégralité de cette communication.
« L’Union
Nationale suit avec attention les activités et l’énergie particulière
que déploient, ces derniers jours, le Premier ministre, son gouvernement
et même le Royaume du Maroc, pour enfin présenter des documents visuels
et vidéos sur le séjour du président de la République à Rabat. Aussi
nombreux et divers soient-ils, ces documents suscitent plus
d’interrogations que de réponses à la question essentielle que se posent
les Gabonais : le président de la République est-il encore en
possession des moyens physiques et intellectuels qui lui permettent
d’assumer les lourdes charges liées à sa fonction ?
L’Union
Nationale s’étonne, pour le dénoncer, de la présence de la présidente
de la Cour Constitutionnelle dans la délégation du pouvoir exécutif qui
s’est rendue au chevet du président de la République à Rabat. C’est,
pour ainsi dire, la preuve évidente de l’existence de collusions
institutionnelles et d’un manquement grave au principe de séparation des
pouvoirs.
L’Union
Nationale réaffirme que son combat est républicain, démocratique et
rappelle que Libreville demeure la capitale politique et administrative
du Gabon. Qu’à ce titre, les décisions engageant l’avenir du Gabon
doivent se prendre à Libreville.
L’Union Nationale tient au respect de la souveraineté du Gabon et refuse toute ingérence étrangère inopportune.
L’Union
Nationale tient à rappeler que le Gabon a une seule capitale politique
et administrative : Libreville. C’est à Libreville, en effet, que le
président de la République promulgue les lois, signe les décrets, nomme
aux différentes fonctions de l’État, notamment le Premier ministre et
les membres du gouvernement.
L’Union
Nationale met en garde contre toute tentative visant à poser des actes
politiques qui engagent le pays en dehors du territoire national. Ce
serait une violation flagrante de la souveraineté nationale, une haute
trahison.
Par
conséquent, tous les actes signés du président de la République en
dehors du Gabon pourraient être frappés de nullité s’ils ne respectent
pas les dispositions constitutionnelles et légales.
Face
aux risques d’ingérence de puissances étrangères dans les affaires
intérieures du Gabon, l’Union Nationale invite l’ensemble de
l’opposition et les populations au rassemblement et à la mobilisation.
Elle appelle tout un chacun à la vigilance. Elle exhorte les
institutions au sursaut républicain et leur demande de faire montre de
patriotisme en ces moments déterminants pour la souveraineté de notre
pays.
Concrètement, l’Union Nationale demande :
au
Premier ministre de de demander aux autorités saoudiennes, dans le
respect des convenances diplomatiques de faire toute la lumière sur la
maladie du président de la République, qui séjournait à Ryad comme hôte
officiel ;
à
la Cour Constitutionnelle d’ordonner une expertise médicale sur les
réelles capacités physiques et intellectuelles d’Ali Bongo, conformément
à l’article 92 de sa loi organique ;
au
Sénat d’exiger du gouvernement des explications sur les implications de
cette situation, notamment s’agissant des relations avec les royaumes
d’Arabie saoudite et du Maroc.
L’Union
Nationale, sans remettre en cause les liens séculaires qui unissent le
Gabon au reste du monde, ainsi que les engagements internationaux de
notre pays, demande aux pays amis de faire montre de retenue et de plus
d’égards pour le peuple gabonais. »
Pour le Bureau National
Le Vice-président – Porte-parole de l’Union Nationale
François Ondo Edou
Source: gabonmediatime.com