
En octobre
dernier, le célèbre économiste Nouriel Roubini pointait les risques
croissants d’une
nouvelle crise économique majeure. Sylvie Matelly, directrice adjointe de l’IRIS et Philippe Béchade, président des Éconoclastes, analysaient cet orage à venir sur l’économie mondiale. Une étude plus que jamais d’actualité pour notre anthologie 2018.
nouvelle crise économique majeure. Sylvie Matelly, directrice adjointe de l’IRIS et Philippe Béchade, président des Éconoclastes, analysaient cet orage à venir sur l’économie mondiale. Une étude plus que jamais d’actualité pour notre anthologie 2018.
[Article initialement publié le 19/10/18]
«Il y a un certain nombre de facteurs
aujourd'hui qui fragilisent le système financier et qui peuvent laisser
penser qu'une nouvelle crise va arriver.»
Sylvie Matelly, économiste et directrice adjointe de l'IRIS, n'est
pas rassurée par les indicateurs économiques mondiaux. Comme elle, une
multitude d'experts soulignent les similitudes entre le contexte actuel
et celui qui a précédé la crise financière majeure de 2008. C'est cette
année-là, dans la ville de New York, que le 15 septembre à 01 h 45 la
banque Lehman Brothers déposait le bilan en laissant une dette de 691
milliards de dollars et 25.000 employés sur le carreau. Cet événement
mettait un point d'orgue à la crise des Subprimes et plongeait le monde
dans la pire tempête économique depuis les années 30.
Début 2007, la multiplication des défauts de paiement sur des prêts
hypothécaires à risque n'était que le commencement d'un gigantesque
effondrement, qui a mené tout droit vers la faillite de la grande banque
new-yorkaise. «On n'a rien vu venir!», lançait alors un employé du
groupe à Londres.
Pourtant, certains l'avaient anticipé, Nouriel Roubini en tête. Cet
économiste réputé pour ses analyses et président de Roubini global
economics avait prédit la crise des Subprimes dès 2006. «Il avait
expliqué tout le déroulé des événements. Depuis cette date, on l'écoute
avec attention. Quand il prévoit une crise, on s'inquiète et on a un
petit peur», explique Sylvie Matelly.
Des gouvernements sans marge de manœuvre
Nouriel Roubini a récemment publié un article au titre évocateur chez
nos confrères des Échos: «Les cinq ingrédients qui préparent la crise
de 2020». Le docteur en économie voit un cocktail composé d'une note de
récession globale, d'une touche de hausse des taux d'intérêt, d'un
parfum de valorisations boursières excessives, d'un zeste de difficulté
politique et d'impuissance des banques centrales en guise de rondelle de
citron. Un cocktail dur à avaler, vous l'aurez compris. Sommes-nous
vraiment dans la même situation qu'en 2007-2008, voire pire?
Source: fr.sputniknews.com