
En République démocratique du Congo, la Commission
électorale nationale indépendante a promis de publier dimanche prochain les résultats provisoires
des élections générales qui se sont tenues le 30 décembre. Un scrutin
repoussé depuis 2016. Côté économique, les Congolais attendent beaucoup
des futurs dirigeants, dont les programmes économiques sont presque
identiques.
Avec une population estimée à plus de 80 millions
d’habitants, la République démocratique du Congo est aussi le plus grand
pays d’Afrique sub-saharienne par sa superficie. Il compte encore parmi
les pays les plus pauvres du monde, malgré un sous-sol très riche. « L’économie congolaise est plus tournée vers l’extérieur »,
selon Modeste Lukuebo Bahati, ministre du Plan dans le gouvernement
sortant. Il estime que les Congolais peuvent attendre des dirigeants
issus des élections du 30 décembre 2018 un « grand effort :
inverser les choses, de manière à ce que les infrastructures internes
soient destinées à la consommation interne ou régionale. Il va falloir
investir beaucoup dans les infrastructures routières, ferroviaires,
lacustres et au niveau du commerce extérieur. »
Cet ancien ministre de l’Économie parle aussi diversification, pour
que le pays ne compte plus seulement sur l’exportation des matières
premières non transformées. Pour lui, la première richesse du
Congo-Kinshasa, c’est l’agriculture. C’est également ce que dit Sylvain
Mutombo Kabinga, soutien de Félix Tshisekedi, l’un des candidats de
l’opposition. « Nous allons nous atteler plus sur l’agriculture ;
pour donner à manger aux Congolais. Il faudrait que la République soit
capable, d’une manière rapide, d’instaurer de grandes firmes, de grands
greniers à travers le pays. Vaincre la pauvreté, c’est retourner vers
l’agriculture. »
Le rôle principal serait assigné à l’État, ajoute Sylvain Mutombo
Kabinga, les investissements privés ne venant qu’en complément. Avec 80
millions d’hectares de terres agricoles, tous les prétendants à la
gestion du pays se retrouvent sur la nécessité de redynamiser
l’agriculture. C’est l’une des 100 priorités au niveau économique selon
Eve Bazaiba Masudi, secrétaire générale du MLC, parti qui soutient le
candidat Martin Fayulu. « La ressemblance [des priorités] ne
peut pas étonner, parce que nous tous, nous sommes supposés travailler
pour le Congo. La différence, c’est mettre l’accent sur la bonne
gouvernance, l’assainissement de la fiscalité, la lutte contre la
corruption. C’est l’expérience qui va faire la différence et la
détermination de devoir gérer ce pays ; parce que c’est inconcevable d’avoir un pays potentiellement riche, avec une population extrêmement pauvre. »
Les trois principaux camps
susceptibles de gagner les élections projettent de baisser les taxes
sur les exportations, pour mettre fin aux activités d'opérateurs qui
font écouler des produits comme le café, le cacao ou encore le coltan
via les pays voisins. Soutien de Martin Fayulu, le MLC de Jean-Pierre
Bemba compte aussi faire passer l’imposition sur les bénéfices de 30% à
20%.
RFI