
Le leader nord-coréen Kim Jong-un a effectué son discours du nouvel an ce mardi 1er
janvier. Il a
notamment déclaré que son pays aspire à de bonnes relations avec les Etats-Unis. Mais il pourrait changer d'attitude si Washington maintient ses sanctions liées au nucléaire. Le leader nord-coréen a également dressé le bilan d’une année 2018 marquée par la reprise du dialogue et plusieurs avancées tangibles entre les deux Corées. Mais cette détente reste fragile, et 2019 sera une année diplomatique à haut risque.
notamment déclaré que son pays aspire à de bonnes relations avec les Etats-Unis. Mais il pourrait changer d'attitude si Washington maintient ses sanctions liées au nucléaire. Le leader nord-coréen a également dressé le bilan d’une année 2018 marquée par la reprise du dialogue et plusieurs avancées tangibles entre les deux Corées. Mais cette détente reste fragile, et 2019 sera une année diplomatique à haut risque.
La Corée du Sud tire un bilan très positif de l'année 2018. L'année a été placée sous le signe du dialogue : les
dirigeants sud et nord-coréens se sont rencontrés à trois reprises en
moins de 6 mois, ce qui est sans précédent. Pour la première fois de
leur histoire, Etats-Unis et Corée du Nord ont aussi organisé un sommet.
L’année écoulée a aussi été marquée par des symboles très forts,
comme ce défilé conjoint des athlètes des deux Corées lors des Jeux
olympiques d’hiver, au Sud. Ou ces sourires, ces embrassades, la
proximité affichée entre les dirigeants des deux Corées. Pour la
première fois, en avril, un dirigeant nord-coréen a mis le pied du côté
sud de la frontière. Et un président sud-coréen a donné un discours
devant une foule de 150 000 Nord-Coréens à Pyongyang, en septembre.
La dénucléarisation au coeur du problème
2018 a été une année sans essai nucléaire ou balistique. Les deux
Corées ont enfin entrepris des mesures de réduction des tensions
militaires : elles ont notamment détruit des postes de garde et déminé
des zones situées sur la frontière ultra-militarisée qui les sépare.
Mais sur la question de la dénucléarisation, les avancées restent
bien maigres et cela reste le cœur du problème. Car le Nord n’a
probablement aucune véritable intention de renoncer à une arme nucléaire
pour laquelle il a tant sacrifié. Certes, les essais ont cessé, mais le
régime continue sa production d’armes. Le régime a aussi rappelé début
décembre qu’une dénucléarisation « de la péninsule », comme il
s’y est engagé en 2018, signifie que Washington aussi devrait éloigner
ses armes nucléaires de la région, et notamment de Corée du Sud.
Les Etats-Unis se montrent très intransigeants, ils refusent toute
levée, même partielle, des sanctions internationales sans véritable
dénucléarisation. Et ils refusent d’accepter une Corée du Nord de facto
puissance nucléaire – une solution qui, semble-t-il, contenterait le
voisin chinois. Or, tant que les sanctions sont en place, la Corée du
Sud se voit interdite de mettre en œuvre ses ambitieux projets de
coopération et de réconciliation avec le Nord.
2019, une année décisive
La diplomatie fait donc face à un mur, et 2019 sera une année à haut
risque. Un deuxième sommet entre le président américain Donald Trump et
le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un est attendu en début d’année, mais
rien ne dit que ce sommet permettra des avancées plus concrètes que
celui de 2018.
Kim Jong-un est aussi attendu cette année à Séoul, la capitale
sud-coréenne. Mais si cette visite sera extraordinaire, elle ne suffira
pas à elle seule à débloquer les négociations de dénucléarisation. En
matière de relations intercoréennes, la Corée du Sud a réussi de façon
spectaculaire à prendre l’initiative et à « s’asseoir dans le siège du conducteur ».
Cependant, elle doit veiller à ne pas s’aliéner son allié américain,
qui refuse que le rapprochement Nord / Sud aille plus vite que les
progrès sur la dénucléarisation.
Quant à la Corée du Nord, elle demande un allègement des sanctions pour permettre à son économie de se développer. Si la situation reste coincée, Pyongyang pourrait s’impatienter et avoir de nouveau recours à des provocations, comme des tirs de missiles ou des essais nucléaires. Un retour des tensions n’est donc pas à exclure en 2019.
Quant à la Corée du Nord, elle demande un allègement des sanctions pour permettre à son économie de se développer. Si la situation reste coincée, Pyongyang pourrait s’impatienter et avoir de nouveau recours à des provocations, comme des tirs de missiles ou des essais nucléaires. Un retour des tensions n’est donc pas à exclure en 2019.
Je suis prêt à tout moment à m'asseoir de
nouveau à la table de négociations avec le président des Etats-Unis et
je ferai tous les efforts possibles pour produire un résultat qui sera
salué par la communauté internationale.
RFI