Alors que Carlos Ghosn est sorti de prison ce
mercredi 6 mars après 107 jours de détention, la vraie
bataille juridique va pouvoir commencer à quelques mois du procès. Carlos Ghosn et ses avocats vont en effet pouvoir donner leur version des faits beaucoup plus librement.
bataille juridique va pouvoir commencer à quelques mois du procès. Carlos Ghosn et ses avocats vont en effet pouvoir donner leur version des faits beaucoup plus librement.
Jusqu'à présent, on avait surtout entendu les arguments de l'accusation : toutes les malversations
dont se serait rendu coupable le PDG de l'alliance franco-japonaise.
Mais maintenant, Carlos Ghosn a la parole libre pour se défendre
vigoureusement, comme il l'a dit mardi dans un communiqué, afin de
redorer son image d'homme puissant.
Cela sera évidemment plus facile en ayant retrouvé son allure de patron, lui que l'on dit affaibli par ses trois mois et demi de vie spartiate dans la prison de Kosuge. Il va se refaire une santé, fêter son 65e anniversaire samedi prochain avec ses proches. Il pourra également plus facilement restaurer sa réputation, puisqu'il peut désormais communiquer autant qu'il le souhaite avec son nouvel avocat, Junichiro Hironaka, surnommé « l'innocenteur ».
Liberté très surveillée
Une conférence de presse devrait se tenir dans les prochains jours, mais en attendant, Carlos Ghosn est en liberté très surveillée. Interdiction de communiquer avec des personnes liées aux accusations, pour éviter les pressions. L'appartement où il doit vivre jusqu'au procès a été approuvé par la justice japonaise. Des caméras et des gardes vont surveiller ses entrées et ses sorties. Pas question de quitter le Japon, Carlos Ghosn n'a plus ses passeports, il ne pourra pas participer au conseil d'administration de Renault, dont il n'est plus le président mais dont il reste membre.
Carlos Ghosn aura un téléphone et un ordinateur, mais pas d'accès à internet. Pas accès aux dossiers qui pourraient contenir des preuves. « Je ne pense pas qu'il "s'amuse" à ce type d'exercice avance Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique et spécialiste du Japon. Par ailleurs le dossier est extrêmement complexe, on le voit, entre le Japon d'un côté, mais il y a aussi des ramifications aux Pays-Bas et en France. Cette affaire est extrêmement importante et on ne peut pas non plus nier qu'il y ait des éléments qui sont assez peu favorables aux thèses défendues sur l'innocence de Carlos Ghosn. Ce qu'il faut voir aussi, c'est qu'au Japon on met très peu en garde à vue et on ne met en garde à vue que lorsque le dossier est tellement solide qu'on est certain que la personne sera finalement et véritablement coupable. »
Si Carlos Ghosn sortait entièrement innocenté de cette affaire, ce serait donc un immense coup de théâtre. Il y aura sans doute d'autres rebondissements d'ici le procès prévu au plus tôt à l'automne. Ses défenseurs vont tenter de démonter les accusations, démontrer que leur client est tombé dans un piège tendu par les autres dirigeants de Nissan. Quoi qu'il en soit, cela prendra des mois, voire des années. Si Carlos Ghosn est miraculeusement blanchi, le parquet qui vient de se voir infliger un camouflet fera certainement appel.
Cela sera évidemment plus facile en ayant retrouvé son allure de patron, lui que l'on dit affaibli par ses trois mois et demi de vie spartiate dans la prison de Kosuge. Il va se refaire une santé, fêter son 65e anniversaire samedi prochain avec ses proches. Il pourra également plus facilement restaurer sa réputation, puisqu'il peut désormais communiquer autant qu'il le souhaite avec son nouvel avocat, Junichiro Hironaka, surnommé « l'innocenteur ».
Liberté très surveillée
Une conférence de presse devrait se tenir dans les prochains jours, mais en attendant, Carlos Ghosn est en liberté très surveillée. Interdiction de communiquer avec des personnes liées aux accusations, pour éviter les pressions. L'appartement où il doit vivre jusqu'au procès a été approuvé par la justice japonaise. Des caméras et des gardes vont surveiller ses entrées et ses sorties. Pas question de quitter le Japon, Carlos Ghosn n'a plus ses passeports, il ne pourra pas participer au conseil d'administration de Renault, dont il n'est plus le président mais dont il reste membre.
Carlos Ghosn aura un téléphone et un ordinateur, mais pas d'accès à internet. Pas accès aux dossiers qui pourraient contenir des preuves. « Je ne pense pas qu'il "s'amuse" à ce type d'exercice avance Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique et spécialiste du Japon. Par ailleurs le dossier est extrêmement complexe, on le voit, entre le Japon d'un côté, mais il y a aussi des ramifications aux Pays-Bas et en France. Cette affaire est extrêmement importante et on ne peut pas non plus nier qu'il y ait des éléments qui sont assez peu favorables aux thèses défendues sur l'innocence de Carlos Ghosn. Ce qu'il faut voir aussi, c'est qu'au Japon on met très peu en garde à vue et on ne met en garde à vue que lorsque le dossier est tellement solide qu'on est certain que la personne sera finalement et véritablement coupable. »
Si Carlos Ghosn sortait entièrement innocenté de cette affaire, ce serait donc un immense coup de théâtre. Il y aura sans doute d'autres rebondissements d'ici le procès prévu au plus tôt à l'automne. Ses défenseurs vont tenter de démonter les accusations, démontrer que leur client est tombé dans un piège tendu par les autres dirigeants de Nissan. Quoi qu'il en soit, cela prendra des mois, voire des années. Si Carlos Ghosn est miraculeusement blanchi, le parquet qui vient de se voir infliger un camouflet fera certainement appel.
Par Bruno Faure