
La célébration de l’événement intervient dans un contexte
socio-politique tendu, notamment à cause
du conflit armé qui sévit dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
du conflit armé qui sévit dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
Le Cameroun célébrait
lundi 20 mai sa fête nationale dans un contexte tendu, marqué notamment
par le boycott des festivités par l’opposition et les séparatistes
anglophones qui militent pour la partition du pays. Les cérémonies
devaient débuter à 11 heures (10 heures GMT) à Yaoundé, sous la
direction du président Paul Biya, avec notamment une parade militaire.
Mais
la célébration de la fête nationale intervient dans un contexte
socio-politique tendu, notamment par le conflit armé qui sévit dans le
Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les deux régions anglophones sur les dix que
compte le pays. Les séparatistes, qui se battent pour la création d’un
Etat indépendant dans ces deux régions, ont appelé à deux jours de « villes mortes » les 19 et 20 mai, bannissant toute activité publique pour s’opposer à la tenue de la fête nationale.
Les
deux principaux partis d’opposition, le Social Democratic Front (SDF)
et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), ont eux aussi
décidé de boycotter les festivités, estimant que le pays ne saurait
célébrer l’unité nationale alors que deux de ses régions sont en guerre.
Le parti « ne peut pas célébrer [la fête nationale] lorsque des Camerounais sont tués pendant que le gouvernement fait la sourde oreille »,
a ainsi affirmé le MRC, dont le président Maurice Kamto, officiellement
arrivé deuxième à la présidentielle d’octobre 2018, est détenu, avec
plus de cent-cinquante de ses soutiens et militants, depuis fin janvier.
1 850 morts en vingt mois
Symbole
de l’unité, la fête nationale a été instituée le 20 mai 1972, date à
laquelle un référendum avait été organisé pour réunifier le Cameroun
francophone et le Cameroun anglophone. La République fédérale du
Cameroun avait alors changé de dénomination, devenant République unie du
Cameroun. Fin 2017, après un an de protestation, des séparatistes ont
pris les armes contre Yaoundé, se battant pour la division du pays. De
son côté, le SDF milite pour un retour au fédéralisme.
Depuis
plus d’un an, les régions anglophones sont le théâtre d’un conflit armé
qui n’a cessé de prendre de l’ampleur. Des combats opposent
régulièrement l’armée, déployée en nombre, à des groupes épars de
séparatistes armés qui, cachés dans la forêt équatoriale, attaquent
gendarmeries et écoles, et multiplient les enlèvements.
Selon
l’ONU, la crise a déjà forcé plus de 530 000 personnes à fuir leur
domicile. En vingt mois, le conflit en zone anglophone a fait 1 850
morts, selon le centre d’analyses géopolitiques International Crisis
Group.