Agacé par l'attitude de ses ministres, qu'il juge trop peu
impliqués dans l'application des
mesures post-grand débat, Emmanuel
Macron leur a lancé un sérieux avertissement mardi, en Conseil des
ministres. Et même une allusion à un possible remaniement.
"Il nous a bien secoué la gueule." C'est ainsi qu'un membre du gouvernement résume, auprès de RTL, l'ambiance au Conseil des ministres de mardi matin. Selon les informations de la radio, Emmanuel Macron aurait remonté les bretelles de ses ministres. L'objet de sa colère : le séminaire gouvernemental
de lundi. Après les annonces présidentielles de jeudi, décidées à
l'issue du grand débat pour calmer la fronde des Gilets jaunes, les
ministres étaient chargés de plancher sur l'application, le calendrier
et les détails techniques des réformes à venir. Mais cette journée de
travail a été jugée trop molle par le Président, qui a rabroué les
ministres.
Les participants à ce séminaire ont rapporté un manque général de vigueur et d'élan. Auprès du Parisien,
un ministre s'est dit même "consterné" par le "côté colo" de cette
journée de travail. Cette ambiance "goûter de campagne" serait remontée
aux oreilles d'Emmanuel Macron qui a donc, dès le mardi matin en Conseil
des ministres, tapé du poing sur la table. Toujours selon Le Parisien,
le Président aurait peu goûté, également, que le Premier ministre se
contente de fixer un calendrier de réformes dans son compte-rendu du
séminaire, sans aller plus loin.
Crainte d'un ralentissement dans les réformes
Mardi
soir, le chef de l'Etat en a remis une couche, cette fois-ci auprès de
70 parlementaires de la majorité qu'il recevait à l'Elysée. Ils devaient
évoquer, au départ, la réforme constitutionnelle. Ils ont au final eu
droit à un point sur les annonces et le suivi des réformes. "J'ai dit
que rien ne serait comme avant donc je veux que rien ne soit comme
avant", a-t-il ajouté, selon des propos rapportés par RTL.
Derrière
ces remontrances d'Emmanuel Macron, une crainte, celle d'être trop lent
dans l'application des mesures post-grand débat, voire de s'embourber.
D'où un volontarisme affiché. Il aurait demandé aux ministres de changer
de méthode, d'accélérer et, surtout, de monter au front pour défendre
le travail gouvernemental.
Menace de remaniement
Autre
exigence du Président, toujours selon nos confrères : se démultiplier
sur le terrain. "Il leur a fait comprendre qu’il ne s’était pas tapé 100
heures de débat partout en France pour que ses ministres ne sortent pas
de leurs ministères", raconte un collaborateur auprès du Parisien.
Les
ministres sont priés, également, de s'investir davantage dans la
campagne des européennes. Car Emmanuel Macron craint que la liste La
République en Marche n'arrive qu'en deuxième position à l'issue du
scrutin du 26 mai. Alors, pour motiver ses ministres, il leur a lancé un
sérieux avertissement : "On a eu droit à une menace de remaniement à
peine voilée", confie un membre du gouvernement au Parisien.
Par leJDD.fr