Fraîchement divorcés après 47 ans de mariage, l'Union européenne et
la Grande-Bretagne ont encore
beaucoup de problèmes à régler. Les deux
camps ont fait part de leur volonté de parvenir à un accord d'ici le 31
décembre prochain, date à laquelle s'achèvera la période de transition
consécutive à la sortie formelle de la Grande-Bretagne du bloc
communautaire le 31 janvier dernier.
Ils ouvrent donc ce lundi un premier cycle de discussions qui
s'annoncent tendues sur les contours de leur relation post-Brexit. Une
centaine de représentants britanniques sont attendus à Bruxelles pour un
premier cycle de discussions avec l'exécutif européen qui doit durer
jusqu'à jeudi. Un deuxième cycle de négociations suivra à Londres dans
le courant du mois, et des réunions régulières devraient ensuite avoir
lieu à deux ou trois semaines d'intervalle.
Règles de concurrence
L'Union
est disposée à accorder à la Grande-Bretagne un accès privilégié à son
marché unique de 450 millions de personnes, mais en échange, Londres
devra offrir des garanties quant au respect de certaines règles de
concurrence - notamment en matière d'aides publiques.
Problème :
le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré qu'il voulait
prendre ses distances avec l'UE et refuse d'être lié aux règles et aux
juridictions du bloc communautaire, que Bruxelles considère comme
indispensables pour garantir une concurrence loyale.
Le dirigeant
conservateur a fâché l'Union en faisant machine arrière sur une
éventuelle relation plus ambitieuse et plus large que celle dont les
deux camps sont convenus l'an dernier dans leur accord de divorce.
La pêche au centre des tensions
Certains
secteurs sont au centre de lourdes crispations. La ministre britannique
chargée du Commerce international, Liz Truss, a prévenu lundi matin que
le Royaume-Uni ne céderait pas sur les intérêts de ses marins-pêcheurs.
"Nous n'allons pas marchander notre secteur de la pêche (...). Nous
allons négocier un accord avec l'UE qui n'impliquera pas de liquider nos
pêches", a-t-elle insisté.
Emmanuel Macron a déclaré le mois
dernier que la France n'abandonnerait pas son propre secteur de la pêche
dans les négociations post-Brexit et a ajouté qu'il rechercherait des
mesures de compensation si les pêcheurs français n'obtiennent pas un
accès similaire aux eaux britanniques.
La pêche a été l'objet des
toutes premières frictions "post-Brexit" entre Paris et Londres début
février après que les bateaux de pêche français ont été privés de
l'accès aux eaux de l'île anglo-normande de Guernesey.
Par Boursier.com