
Jean-Marie Michel Mokoko a finalement quitté le Congo-Brazzaville ce
jeudi matin. L'opposant
incarcéré au centre de détention de Brazzaville
depuis quatre ans souffrirait d'une crise de paludisme aiguë, aggravée
par de l’hypertension. Mercredi, les autorités congolaises ont annoncé
qu’elles acceptaient un transfert à l’étranger pour qu’il se fasse
soigner en Turquie.
L’avion transportant Jean-Marie Michel Mokoko a décollé ce jeudi
matin de Brazzaville à 11h28 heure locale, a confirmé une source de
l’agence nationale de l’aviation civile. Il s’agit d’un avion médicalisé
de l’armée turque qui a effectué le trajet Brazzaville-Ankara, via
Nairobi. Le jet privé, immatriculé à Istanbul, mais appartenant à une
compagnie du Qatar, s'est posé un peu après 2 heures du matin.
Les
avocats de l'opposant ont fait savoir que son médecin personnel – qui
devait l’accompagner – n’avait pas pu embarquer, bien qu’il fut en
possession de tous les documents nécessaires. Le général Mokoko n’était
donc pas accompagné ni de son médecin ni de sa famille.
Depuis
plusieurs semaines, sa famille, mais également plusieurs associations de
défense des droits de l’homme appellent à son évacuation sanitaire. Agé
de 73 ans, l’opposant – incarcéré depuis 4 ans – souffrirait de
paludisme et de problèmes cardiaques, selon son médecin.
Ce n’est
que mercredi 29 juillet au matin que les autorités congolaises ont
annoncé avoir accepté son transfert à l’étranger pour y recevoir des
soins, mais uniquement en Turquie et non en France ou au Maroc comme le
demandait sa famille. Un choix qui ne doit rien au hasard. Les
infrastructures médicales turques sont performantes, mais surtout le
régime de Recep Tayyip Erdogan est allié du régime congolais, alors
chacun y gagne. Le Congo, en contrôlant à distance la convalescence du
général. Et la Turquie, dont les ambitions africaines sont en pleine
expansion et qui se pose en recours aux pays africains.
Au
Congo, certaines associations se sont alarmées du choix de la
Turquie. Il est vrai que cela peut sembler ironique : de nombreux
opposants turcs, malades et emprisonnés, n’ont pas été libérés, dont
l’un des principaux opposants politiques du pays, Selahattin Demirtas,
en prison depuis trois ans et demi.
Par RFI