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Deuxième volet de notre série sur l’exploitation de l’or en Afrique de
l’Ouest. Le métal précieux a
dépassé cet été la barre des 2 000 dollars
l’once sur les marchés internationaux, et la tendance à la hausse
devrait se poursuivre pour le plus grand bonheur des pays d’Afrique de
l’Ouest devenus des producteurs majeurs de métal jaune. Si les
industriels assurent l’essentiel de l’extraction aurifère, les
orpailleurs artisanaux se comptent en millions et les pays tentent de
mieux structurer la filière artisanale.
Au Burkina Faso les mines d’or industrielles produisent environ 50
tonnes d’or par an, un total auquel il faut ajouter la production
artisanale. Un million et demi d’orpailleurs travaillent dans ce secteur
et beaucoup d’entre eux oublient de payer leurs impôts, selon Toussaint
Bamouni, directeur exécutif de la chambre des mines.
« Une
étude en 2017 a démontré que l’artisanal était autour de dix tonnes par
an. Mais en réalité ce qui est déclaré à l’État c’est moins de quatre
cents kilos. Donc vous mesurez la dimension de la fraude pour ce qui
concerne les recettes de l’État. »
Comment faire en
sorte que l’or artisanal profite à l’État ? Le Burkina Faso a commencé
par diviser par trois la taxe. Passée de 600 000 CFA le kilo d’or à
200 000 afin d’inciter les orpailleurs à vendre aux structures
officielles. Au Mali, le problème concerne surtout les relations
difficiles entre industriel et artisans. Les conflits de territoires
sont nombreux et la Chambre des mines travaille à structurer les
orpailleurs avec l’aide de la Banque mondiale.
Abdoulaye Pona, président de la chambre des mines du Mali.
« Il faut que les artisans soient formés et regroupés en coopérative. Il faut aussi que l’état crée des corridors pour que les artisanaux évoluent dans ces couloirs. Une fois qu’ils auront leurs corridors, il n’y aura plus de raison pour eux d’aller squatter le terrain d’un industriel. Tant qu’il n’y aura pas cela, les conflits perdureront. Et avec ces corridors, nous allons pouvoir éviter ces conflits. »
« Il faut que les artisans soient formés et regroupés en coopérative. Il faut aussi que l’état crée des corridors pour que les artisanaux évoluent dans ces couloirs. Une fois qu’ils auront leurs corridors, il n’y aura plus de raison pour eux d’aller squatter le terrain d’un industriel. Tant qu’il n’y aura pas cela, les conflits perdureront. Et avec ces corridors, nous allons pouvoir éviter ces conflits. »
Par Olivier Rogez
RFI