![Liban : Ali, agent de change à Beyrouth et symbole de la crise économique](https://external.fdla3-1.fna.fbcdn.net/safe_image.php?w=500&h=261&url=https%3A%2F%2Fs.rfi.fr%2Fmedia%2Fdisplay%2F79f9a3a4-a5cf-11eb-8cac-005056a964fe%2Fw%3A1280%2Fp%3A16x9%2FGettyImages-171144326.jpg&cfs=1&ext=jpg&tp=1&ccb=3-5&_nc_hash=AQEzTtNC3lvHmHcr)
Dans sa vie d’avant, Ali gagnait 3000 dollars par mois. Un doux souvenir, car depuis les restrictions bancaires imposées en 2019, les Libanais ne peuvent retirer que des livres et en quantité limitée. Alors, il a décidé d’en faire un business. « Comme beaucoup de monde, j’ai acheté des dollars. Pour 5 millions de livres, j’ai obtenu 2000 dollars. Ensuite, une entreprise me les a achetés 6 millions de livres. En un instant, j’ai gagné un million. Tout se passe sur Whatsapp. Il suffit de savoir lire et écrire et tu te fais ta clientèle. »
Ali ne dévoilera pas les revenus qu’il tire de ce business. Ce qui est certain, c’est que cela accélère encore la chute de la livre libanaise. Mais pas de quoi émouvoir le jeune homme, pourtant dans l’illégalité. « L’autre fois, le dollar a vu sa valeur exploser. On a entendu dire que c’est parce que les banques elles-mêmes avaient retiré les dollars du marché. Autrement dit, tout le monde participe. Moi, je n’ai pas du tout honte. C’est vrai que ça affecte notre monnaie nationale. Mais ce sont les politiciens et leur corruption qui ne nous laissent plus le choix. Ça c’est mon argent, je me suis usé pour l’avoir. Ce sont les voleurs et les pourris qui nous poussent à ça. »
Pas de temps à perdre. L’homme pressé, remonte sur son scooter pour une prochaine course.
Par RFI