
Alors que les nord-coréens se préparent à une guerre urbaine, leurs voisins du sud misent sur des stratégies défensives, estime Alexandre Sitnikov, chroniqueur de Svobodnaya gazeta, qui dit être convaincu de la victoire de Pyongyang en cas de conflit militaire avec Séoul et Washington.
Sur fond des tensions entre la Corée du Nord, celle du Sud et les États-Unis, le chroniqueur de Svobodnaya gazeta
Alexandre Sitnikov fait un zoom sur la situation, estimant qu'en cas du
conflit militaire, c'est bien Pyongyang qui en sortirait vainqueur.
Ainsi, selon M. Sitnikov, ni Washington, ni Séoul ne disposent
actuellement d'informations plausibles sur le nombre de Nord-Coréens
prêts à participer au conflit armé en cas de besoin. Il estime que les
informations relayées par l'agence de presse sud-coréenne Yonhap sur la
présence de quelque 600 000 soldats ne correspondent pas à la réalité
car il ne faut pas oublier six millions de personnes inscrites dans les
Gardes rouges des ouvriers et paysans participant régulièrement aux
manœuvres.
Ainsi, la Corée du Nord posséderait environ huit millions de militaires capables de se mobiliser très vite en cas du danger.
De plus, d'après le chroniqueur, les affirmations selon lesquelles
Pyongyang se concentrerait sur une stratégie d'attaque sont fausses car
il renforce ses positions défensives.
« Si les Sud-coréens, appuyés par les
États-Unis, essayent d'effectuer une percée en Corée du Sud, ils se
heurteront à quatre niveaux de défense. De plus, une garnison spéciale
de la défense visant à assurer la sécurité de la capitale et comportant
quatre brigades de grenadiers de haut niveau a été mise en place. Elle
est prête à combattre jusqu'au dernier soldat », a argumenté M.
Sitnikov.
Néanmoins, d'après l'expert, Séoul n'a pas envie non plus d'attaquer,
bien qu'il considère que les types anciens d'armes utilisés par
Pyongyang lui donnent de bonnes chances de remporter la victoire.
En effet, possédant une armée moins nombreuse, la Corée du Sud a
considérablement investi dans les armes et le renforcement de ses
fortifications.
Cependant,
il ne faut pas oublier les faiblesses de Séoul. Ainsi, son armée compte
environ 490 000 soldats auxquels on peut ajouter 28 000 soldats
américains disposés sur la péninsule et 50 000 militaires américains
déployés au Japon.
Donc, en cas de conflit, Séoul ne pourra présenter qu'environ 500 000
soldats contre huit millions de militants de Kim Jong-un. Et même si le
chroniqueur évoque la possibilité pour Séoul de mobiliser 4,5 millions
de réservistes âgés de 18 à 35, selon lui, cela ne servira pas à
grand-chose car « les soldats de réserve ne gardent leurs acquis
militaires que deux ans ».
En outre, M. Sitnikov souligne qu'en cas de guerre, Séoul va mener
toutes ses opérations militaires sous le commandement du Pentagone.
Selon lui, l'expérience de la guerre en Irak, notamment lors de
l'opération à Mossoul, montre que dans les villes tous les avantages des
systèmes novateurs diminuent, voire s'effacent complètement.
Enfin, le chroniqueur assure que le déploiement des systèmes THAAD
doit être considéré comme un indice que Pyongyang a considérablement
avancé dans son ambition de créer des armes nucléaires et des missiles
balistiques. Dans le même temps, Séoul n'a presque rien fait pour
contrer cette menace.
« En guise de réponse à une attaque aérienne
américaine, on peut supposer que Pyongyang effectuera une frappe
nucléaire visant le système de défense de la Corée du Sud. Puis il
mettra la main sur la capitale. Les Américains craignent que la Corée du
Nord puisse leur imposer une guerre urbaine où l'efficacité de
l'aviation diminuera considérablement. Et puis le chaos civil fera
empirer la situation », a conclu l'expert.
Ces
derniers temps, les tensions entre la Corée du Nord et les États-Unis
ont monté d'un cran en raison des essais de missiles de l'armée
nord-coréenne et des soupçons qui planent sur un nouvel essai nucléaire
imminent de Pyongyang, ce qui préoccupe également Séoul et Tokyo.
Le 23 avril, un groupe aéronaval américain conduit par le
porte-avions Carl Vinson et les destroyers Ashigara et Samidare de la
Force maritime d'autodéfense japonaise ont entamé des manœuvres
conjointes dans la partie occidentale de l'océan Pacifique, au sud de la
péninsule coréenne.
Source: sputniknews.com

