
La révélation de l’affreuse situation des migrants en Libye a été faite par Nima Elgabir. De nationalité soudanaise, la journaliste a pris d’énormes risques pour mettre à nu l’esclavage pratiqué dans ce pays. Son reportage a eu des échos sur tout le continent.
«Elle a du cran». Personne ne bégaie pour le dire. Avec «Migrants being sold as slaves», le titre de son reportage diffusé sur la chaîne américaine CNN,
Nima Elgabir a réveillé la conscience de l’humanité sur la triste
réalité des migrants en Libye. 6 minutes 49 secondes ont suffi à la
native de Khartoum pour informer efficacement le monde.
Née au Soudan en 1978, Nima Elbagir a toujours été animée par le goût du risque. Après des études en Administration à la London School of Economics,
Nima a renforcé ses compétences avec une formation en Philosophie. Tout
porte à croire que c’est cette discipline qui la pousse à «rechercher la vérité» à tout prix.
«L’Afrique est au centre de mes reportages et je m’efforce d’être à l’avant-garde de presque toutes les grandes nouvelles du continent.» – Nami Elgabir
Faisant preuve «d’une grande détermination et d’un profond humanisme»,
Nima Elbagir met sa caméra en bandoulière pour parcourir les endroits
les plus sombres du continent et au-delà. Elle est la première
journaliste internationale à se rendre à Chibok, le village du nord du Nigeria, où plus de 250 écolières ont été kidnappées par le groupe terroriste Boko Haram.
Sans hésiter, elle a aussi fait état de l’épidémie d’Ebola qui a
ravagé l’Afrique de l’Ouest. Pénétrant dans les zones de mise en
quarantaine au Libéria, Nima a exploré les ravages causés par la maladie
dans les communautés urbaines et rurales.
Nima a également dirigé la couverture de CNN sur la spirale de la violence qui a englouti la République centrafricaine,
voyageant avec les troupes françaises. Elle a également été signalée en
Somalie au plus fort de la famine dans la Corne de l’Afrique.
Héritage
Du père à la fille. Nima Elgabir tient son amour du journalisme de
son père, Ahmed Abdullah Elbagir. Emprisonné avant la naissance de sa
fille, celui-ci fut également journaliste. Toujours en relation avec la
presse, la mère de Nima, Ibtisam Affan, a été la première éditrice au
Soudan. L’enfance de Nima est marquée par des aller-retour entre la
Grande-Bretagne et son pays.

Et «comme l’ouvrier mérite son salaire», les efforts de
l’Amazone sont reconnus par de nombreuses récompenses. En 2016, Nima est
nommée Journaliste spécialisée de l’année 2016 par la Royal Television Society Awards.
En 2008, elle a remporté deux prix de l’Association de la presse
étrangère – l’histoire de l’actualité télévisée de l’année et le
journaliste de l’année de l’émission (lauréate des lauréats). Elle avait
été nominée pour le prix Amnistie pour le journalisme sur les droits de
l’homme et les One World Broadcast Awards.
Source:happyinafrica.com