
L'opposition ivoirienne demande la mise en place d'une nouvelle
commission électorale
"consensuelle", avant l'organisation des élections
municipales et régionales prévues cette année, menaçant de les
boycotter.
Pour une fois d'accord, les deux tendances rivales du Front populaire
ivoirien (FPI) ont trouvé "injuste et inacceptable la surreprésentation
du pouvoir dans la CEI", l'actuelle commission électorale indépendante,
chargée d'organiser les scrutins à venir.
Le camp des "frondeurs" du parti fondé par l'ancien président Laurent
Gbagbo, et le camp rival dirigé par Pascal Affi N'Guessan, l'actuel
président du parti, ont tenu des conférences de presse séparées au même
moment jeudi à Abidjan.
"Nous demandons au pouvoir de s'asseoir et discuter (...) si le
message est entendu, tant mieux pour la Côte d'Ivoire, si ce n'est pas
entendu donc nous aviserons", a déclaré Aboudramane Sangaré, qui mène
les frondeurs.
"Je n'ai pas prononcé le mot de boycott". Mais "je ne vois pas
l'intérêt d'aller à une élection pour aller à une élection", a-t-il
martelé.
De son côté la plateforme regroupant six partis politiques de
l'opposition, dont la faction du FPI de Affi N'Guessan, a appelé à
"l'application de l'arrêt" de la Cour africaine des droits de l'homme
qui exige la modification de la composition de la CEI, représentée par
huit membres du pouvoir contre quatre de l'opposition.
Ces opposants ont rendu public l'arrêt de la Cour qui estime que
l’"Etat défendeur a violé son obligation de créer un organe électoral
indépendant et impartial".
"Ce qui est fondamental aujourd'hui, c'est qu'un acteur engagé dans
une compétition ne doit pas dominer l'instrument de régulation de cette
compétition", a souligné M. Affi N'Guessan lors de sa conférence de
presse.
Lors d'une conférence de presse mercredi, le Premier ministre
ivoirien Amadou Gon Coulibaly a rejeté les critiques contre la CEI,
estimant qu'elle était le "fruit d'un consensus entre tous les acteurs
politiques avant les dernières présidentielles de 2015".
Le président ivoirien Alassane Ouattara avait annoncé, lors de son
allocution télévisée du Nouvel An, que les élections municipales,
régionales et sénatoriales auraient bien lieu en 2018, sans toutefois en
préciser la date.
Le quotidien ivoirien Le Patriote, proche de M. Ouattara, a récemment
annoncé pour "le 28 juillet" la date des municipales et régionales qui
concernent 197 communes et 31 régions du pays.
La CEI a annoncé une révision des listes électorales pour "très bientôt".
VOA Avec AFP