Les demandeurs d’asile burundais établis provisoirement dans un camp
de transit à Kamanyola, dans
le Sud-Kivu en RDC, sont partis ce mercredi pour rejoindre le Rwanda voisin.
le Sud-Kivu en RDC, sont partis ce mercredi pour rejoindre le Rwanda voisin.
Certains habitants témoignent avoir vu ces réfugiés vider les camps
mercredi dans l’après-midi et se diriger vers le Rwanda au poste
frontière de Bugarama.
"Cela faisait deux mois qu'on était sans aucune assistance
alimentaire ou autre de la part du HCR (Haut Commissariat de l'ONU pour
les réfugiés) ou des autorités congolaises, on vivait sous les menaces
de nos voisins congolais et on craignait de se faire extrader vers le
Burundi par les autorités congolaises", a expliqué à l'AFP Dionyse
Nyandwi un porte-parole des réfugiés burundais.
Des sources proches de la Commission nationale pour les réfugiés
(CNR) expliquent plutôt que le gouvernement congolais a pris, il y a
peu, la mesure d’annuler le processus d’octroi du statut de réfugiés à
près de 2.500 demandeurs d’asile établis à Kamanyola.
Une délégation de la CNR venue de Kinshasa, avec des juristes, devait
se rendre sur place pour notifier aux réfugiés l’annulation du statut
qu’ils demandaient, confirme sous anonymat notre source à la CNR.
L’annulation est liée entre autres au refus manifesté par ces
réfugiés demandeurs du statut de se faire enregistrer biométriquement
(empreinte digitale et capture de l’iris) explique notre source.
Sur VOA, le chef d’antenne intérimaire de la CNR d'Uvira, François
Mangala, s’est refusé à tout commentaire mais a juste renseigné que les
réfugiés ont quitté de leur propre gré et sans prévenir qui que ce soit.
M. Mangala ajoute qu’en novembre et décembre 2017 plusieurs
missions de sensibilisation ont été tenues auprès de ces réfugiés par
différents partenaires essayant de les convaincre de se faire
enregistrer mais sans succès. La CNR était du nombre.
Les services de la direction générale de migration à Kamanyola confirment la traversée massive des réfugiés.
Notre source auprès de la CNR indiquent que plus de 40.000 autres
réfugiés burundais soumis à l’exigence d’enregistrement biométrique à
Lusenda et en territoire d’Uvira se sont, eux, conformés à la norme et
gardent par conséquent leur statut de réfugiés jusqu’à ce jour dans
leurs camps.
Il faut noter que les réfugiés burundais qui étaient en transit à
Kamanyola se réclamaient de la secte "Zebiya" au nom de laquelle, ils se
seraient opposés à cet enregistrement suivant leur croyance.
D’autres sources indépendantes dans la zone affirment que depuis
le début de l’année, les conditions de vie de réfugiés étaient devenues
difficiles.
Certains partenaires humanitaires ont progressivement interrompu leur
appui aux réfugiés du camp de Kamanyola au motif que leur statut n’est
plus clairement défini.
Ces sources ajoutent que même l’eau aurait été dernièrement coupée pendant quelques jours avant son rétablissement.
Par VOA