
« En aucun cas, la surcharge, si surcharge il y en avait, ne pouvait être à l’origine de l’accident »
de train survenu
le 21 octobre 2016, à Eséka, localité située dans la
région du Centre du Cameroun. C’est la thèse défendue par Jean Louis
Salviat, expert commis par Camrail, le transporteur ferroviaire
camerounais, dans le cadre du procès en correctionnelle, relatif à la
catastrophe d’Eséka.
Auditionné
par le tribunal au cours de l’audience en correctionnelle du 11 mars
2018 à Eséka, cet expert exclut toute possibilité que l’accident
ferroviaire susmentionné, qui avait officiellement fait 79 morts et
environ 600 blessés, ait été causé par une éventuelle surcharge du
train.
Cependant,
devant le tribunal, ce dernier a soutenu que l’épuisement des freins au
moment de l’accident pourrait être la cause principale de l’accident.
Dans ce cas, a-t-il précisé, cet épuisement des freins, qui a entrainé
la défaillance du système de freinage, doit être imputé au constructeur
et non à l’opérateur ferroviaire Camrail qui a pris les mesures
sécuritaires prévues par la réglementation.
Aussi,
Jean Louis Salviat, dégage-t-il la responsabilité du conducteur du
train, du moment où face à un épuisement des freins, ce dernier était
désormais dans l’impossibilité de stopper la machine. Pour cet expert,
aux origines de cette catastrophe ferroviaire, pourrait bien se trouver
ce qu’il a appelé un « vice caché de fabrication », imputable au constructeur chinois CSR Nanjing, et non au transporteur ferroviaire camerounais, qui « ne pouvait pas détecter ce vice caché au moment de l’acquisition » des wagons.
Pour
rappel, les wagons ainsi incriminés ont été acquis au terme d’un appel
d’offres international lancé en 2010 par l’Etat du Cameroun, « à qui incombent […] les investissements de renouvellement du matériel roulant dont il est le propriétaire »,
conformément à la convention de concession du chemin de fer liant
Camrail et l’Etat du Cameroun, avait souligné le DG de Camrail, Jean
Pierre Morel, au cours de son audition par le tribunal, le 14 mars 2018.
BRM
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