Sommet de l'Otan: Donald Trump consterne ses alliés avec ses exigences financières

Donald Trump a consterné mercredi 11 juillet 2018 les alliés des Etats-Unis au sein de l'Otan en leur demandant de faire passer à terme à 4% de leur PIB leurs dépenses de défense. 
DIPLOMATIE - Donald Trump avait quitté Washington d’humeur belliqueuse, déclarant que
sa rencontre avec Vladimir Poutine pourrait être « plus facile » que le sommet de l’Otan...
« L’Allemagne est complètement contrôlée par la Russie (…) elle est prisonnière de la Russie. » Donald Trump, arrivé très remonté à Bruxelles mardi, avait ouvert les hostilités avant même le début du sommet de l’Otan en s’en prenant avec une virulence inédite à Berlin.
Ce mercredi, le président américain a une fois de plus consterné les alliés des Etats-Unis au sein de l’Otan en leur demandant de faire passer à terme à 4 % de leur PIB leurs dépenses de défense. En séance plénière, il a insisté pour que les alliés respectent l’engagement pris en 2014 de consacrer 2 % de leur produit intérieur brut à la défense en 2024 puis leur a demandé de porter ces dépenses à 4 % de leur PIB.

« Trump a lancé son discours sur le partage du fardeau pour les dépenses de défense »

« Donald Trump a commencé par dire qu’il avait beaucoup d’estime pour les Européens et, deux secondes plus tard, il a lancé son discours sur le partage du fardeau pour les dépenses de défense », a expliqué le chef de la diplomatie luxembourgeoise Jean Asselborn, évoquant les 4 %. « Cette approche comptable est un peu absurde », a-t-il ajouté.
« L’Otan n’est pas un marché où l’on peut acheter la sécurité », a renchéri le président de la Bulgarie Roumen Radev au cours d’une rencontre avec la presse bulgare. L’atmosphère n’était pas des plus plaisantes et une certaine confusion était ainsi perceptible autour de la table après le discours de Donald Trump, a confié l’entourage de Roumen Radev.

Donald Trump a encore tweeté

Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a même éludé le sujet au cours de sa conférence de presse à la fin de la journée. « Commençons déjà avec les 2 % pour lesquels il y a encore beaucoup d’efforts à faire », a-t-il lancé.
Une quinzaine d’Etats membres, dont l’Allemagne, le Canada, l’Italie, la Belgique et l’Espagne, sont sous les 1,4 % du PIB en 2018 et seront incapables de respecter leur parole, ce qui ulcère le président américain, qui a ensuite exigé, dans un tweet, que les Alliés portent leurs dépenses militaires à 2 % « IMMÉDIATEMENT ».

Les Européens appréhendaient une réunion difficile.

Donald Trump avait effectivement quitté Washington d’humeur belliqueuse, déclarant, avec le goût de la provocation qui est le sien, que sa rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine prévue pour lundi à Helsinki pourrait être « plus facile » que le sommet de l’Otan.
De fait, les Alliés souhaitent avoir des éclaircissements sur les intentions du président américain en Finlande. L’occasion devait leur être donnée ce soir au cours du dîner de travail. A noter que la déclaration commune adoptée ce mercredi par les dirigeants de l’Alliance ne fait aucune mention de ces fameux 4 %.
20 Minutes avec AFP