Elections en RDC: passes d’armes entre les différents candidats

Toujours pas de nouvelle date pour la proclamation des résultats de la présidentielle en RDC. La Commission électorale laisse entendre qu’elle pourrait avoir lieu mercredi ou jeudi, mais sans garantie. Une période d’attente qui se traduit par de l’agitation sur le front politique. Et les propos d'un des candidats de l'opposition, Félix Tshisekedi, font polémique.

Le candidat de Cach (Cap pour le changement), plutôt silencieux ce week-end, a donné une série d'interviews au cours desquelles il a notamment fait part de son « satisfecit » sur le déroulement de l'organisation des élections. « Certes, il y a eu des incidents, des temps d’attente, mais globalement cela s’est bien passé », a déclaré le patron de l'UDPS qui se veut rassurant pour ses adversaires en cas de victoire : « Il faudra pardonner, tirer un trait sur le passé », assure encore Félix Tshisekedi.
Pour les partisans de l'autre coalition de l'opposition, Lamuka, ces propos sont la preuve d'un rapprochement entre Cach et le FCC : ils soutiennent la Céni, ils critiquent la Cenco, ils sont donc du même bord. C'est le raccourci que font les partisans de Martin Fayulu. Pour la coalition Lamuka, ce rapprochement viserait plutôt à voler la victoire de son candidat Martin Fayulu qui aurait été « annoncé par la conférence épiscopale aux diplomates ». Martin Fayulu vient de s'exprimer ce soir avec six autres candidats à la présidentielle. « Nous affirmons avec force que les résultats électoraux ne se négocient point, et qu’en aucun cas, ni le peuple congolais ni nous-même n’accepterons des tels résultats », a déclaré le candidat de la coalition Lamuka.
Moment critique et crucial pour le FCC
Dans cette déclaration, ils ont aussi exigé des responsables de la Céni la proclamation rapide des vrais résultats des urnes : « Appelons la Céni à publier, dans les plus brefs délais, les résultats provisoires de l’élection présidentielle, et à proclamer élu le candidat qui a recueilli véritablement le plus de suffrages exprimés par le peuple congolais ».
La Conférence épiscopale, qui disait avoir le nom du vainqueur de la présidentielle, aurait « peut-être fait une erreur dans sa communication et Lamuka en a profité ». Car pour le patron de l'UDPS et de Cach, Félix Tshisekedi, aucun doute sur le fait qu'il a gagné.
Ces passes d'armes font la joie des partisans du FCC. « Ils se présentent toujours divisés et c'est pour ça qu'ils perdent à chaque fois », dit un soutien du candidat Emmanuel Ramazani Shadary. Pour le Front commun pour le Congo, en tout cas, certains membres de la Conférence épiscopale sont sous l'influence, de « quelques princes des ténèbres tapis dans le milieu des puissances d'argent », selon les propos de son porte-parole André-Alain Atundu. Il a qualifié les élections du 30 décembre de « moment critique et crucial ». Alain-André Atundu a dénoncé « la farouche détermination des ennemis de la démocratie et du peuple à faire capoter le processus électoral à cette étape de la proclamation des résultats provisoires ».
Parmi les forces mises en cause par Alain André Atundu, la Cenco : « Malheureusement, certaines têtes couronnées de la Cenco, astucieusement motivées, s’adonnent à cœur joie au jeu de la mondanité spirituelle et du cléricalisme, ils exécutent à la perfection, sous l’inspiration de quelques princes des ténèbres tapis dans les milieux de puissance d’argent ». Le FCC  revendique lui aussi une large victoire pour son candidat, Emmanuel Ramazani Shadary.
Par RFI