GABON : Après le coup d’éclat de militaires gabonais, la France Insoumise dénonce l’hypocrisie du gouvernement français et de la communauté internationale.

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GABON. FRANCE INSOUMISE
COMMUNIQUÉ DU 08 janvier 2019
GABON : Après le coup d’éclat de militaires gabonais, la France Insoumise dénonce l’hypocrisie du gouvernement français et de la communauté internationale.
Lundi 7 janvier, des militaires de la Garde Républicaine gabonaise ont pris le contrôle de la Radiotélévision d’Etat et ont appelé les forces de sécurité et de défense du pays à mettre un terme « aux manœuvres, manipulations et théâtralisations» en cours depuis l’AVC qui a mis Ali Bongo définitivement hors circuit fin octobre. «Il est temps de prendre notre destin en main» ont également indiqué les soldats, en référence au holdup up électoral d’août 2016 et des massacres, arrestations arbitraires et viols systématiques de la constitution gabonaise qui s’en sont suivis.
Ces évènements ont été relayés par la presse française sur la seule foi des autorités gabonaises qui ont par ailleurs coupé internet.
Selon le porte-parole de la présidence, les auteurs de ce coup d’éclat auraient été neutralisés, les uns tués, les autres arrêtés. Pour autant, aucune preuve matérielle n’en a été fournie.
Malgré le calme apparent qui règne à Libreville, aucune information sur la situation effective ne filtre du fait de la censure. Ni Ali BONGO, ni les ministres régaliens ne se sont exprimés.
Au niveau international, les dictateurs les plus en vue d’Afrique, le Tchadien DEBY et le Burundais Nkurunziza se sont empressés de féliciter les ‘forces loyalistes’ gabonaises (c’est-à-dire les mercenaires à la solde des Bongo) d’avoir repris le contrôle, craignant sans aucun doute un effet papillon.
L’Union Africaine leur a emboité le pas, dénonçant un coup d’Etat. Le secrétaire général des nations unis a invité toutes les parties à respecter la constitution.
Comme d’habitude, la palme d’or de l’hypocrisie revient au ministère français des affaires étrangères déclarant : "Nous condamnons toute tentative de changement de régime extraconstitutionnel. La stabilité du Gabon ne peut être assurée que dans un strict respect des dispositions de sa Constitution".
La France Insoumise interpelle une fois de plus le gouvernement français, qui jusqu’à présent n’a jamais été prompt à réagir aux coups d’Etat au Gabon :
- Celui d’aout 2016 qui a vu le vote des gabonais confisqué, comme il l’avait été en 2009.
- Celui de novembre 2018 par la présidente de la cour constitutionnelle qui a modifié unilatéralement la loi fondamentale pour contourner la vacance de fait de la présidence après l’AVC d’Ali Bongo.
L’action des jeunes militaires gabonais est avant tout symptomatique de la volonté du peuple gabonais, et plus généralement de la jeunesse africaine, à prendre leur destin en main.
La France Insoumise réitère son soutien à tous ceux qui œuvrent à la restauration de l’expression des urnes au Gabon, et aux acteurs politiques, syndicaux et des organisations de la société civile qui se battent pour une transition démocratique.
Patrice FINEL, conseiller spécial pour l’Afrique de Jean-Luc MELENCHON :
06 09 22 78 86 patrice.finel@gmail.com
David CHINAUD, commission Afrique LFI :
06 65 23 18 68 david.chinaud@gmail.com