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Le candidat malheureux à la présidentielle du 30
décembre en République démocratique du Congo,
Martin Fayulu, qui se
considère comme le « président élu », a annoncé le 6 mars qu'il ne
siégerait pas comme député à l'Assemblée nationale.
Un mois après l’investiture du président Félix Tshisekedi, l’opposant Martin Fayulu et candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2018 ne reconnaît toujours pas sa défaite.
« J’ai été élu président de la République, je ne peux pas me rabattre
comme député. Jamais ! », a-t-il déclaré alors qu’on l’interrogeait sur
son avenir politique pour les cinq prochaines années.
Je ne peux pas être et président élu et député
Pour expliquer qu’il renonce à son mandat parlementaire
renouvelé lors des législatives le 30 décembre 2018, Martin Fayulu
scande « je suis le président élu et je ne me considère en tant que
tel » puis d’ajouter » je ne peux pas être et président élu et
député ».
L’un de ses principaux soutiens confirme que « Martin Fayulu a écrit
au bureau de l’Assemblée nationale qu’il ne siégera pas comme député de
la ville de Kinshasa au sein de cette Assemblée ».
Tshisekedi adoubé après un temps de doute
À l’issue de la présidentielle, un scrutin à un tour, c’est un autre opposant, Félix Tshisekedi,
qui a été proclamé vainqueur avec 38 % de voix devant Martin Fayulu (34
%) et Emmanuel Ramazani Shadary, candidat soutenu par le président
sortant, Joseph Kabila, qui ne pouvait pas se représenter.
Martin Fayulu revendique la victoire avec 60 % des voix et dénonce un accord entre MM. Kabila et Tshisekedi, au détriment de la « vérité des urnes ».
L’annonce de la victoire de Félix Tshisekedi avait été remise en cause par l’influente Église catholique, qui affirmait avoir déployé 40.000 observateurs le jour du scrutin.
L’Union européenne, comme l’Union africaine, avaient dans un premier
temps fait part de leurs « doutes ». L’élection de M. Tshisekedi a
cependant été acceptée pacifiquement par la population et les leaders
africains ont adoubé le nouveau président congolais lors d’un sommet de
l’Union africaine début février.
Il s’agit de la première transmission pacifique du pouvoir depuis
l’indépendance de la RDC en 1960. Félix Tshisekedi n’a cependant pas la majorité à l’Assemblée nationale qui reste largement contrôlée par les partisans de Joseph Kabila.