EN DIRECT - Des centaines de milliers de manifestants défilent dans le centre d'Alger contre Bouteflika

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Les manifestants réclament le départ du président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans, en
ce vendredi test pour la 4e semaine de mobilisation en Algérie.

Les manifestants se dispersent dans le calme

À Alger, les manifestants commencent à se disperser dans le calme. Leur nombre exact est difficile à établir car ni les autorités ni les protestataires ne communiquent de chiffres.

Mais la mobilisation serait au moins similaire à celle de la semaine dernière.

À Alger, des pancartes hostiles à la France et à Macron

De nombreuses pancartes à Alger fustigent la France, ancienne puissance coloniale, et son président Emmanuel Macron, qui a "salué la décision du président Bouteflika", tout en appelant à une "transition d'une durée raisonnable".
"C'est le peuple qui choisit, pas la France", proclame une grande banderole. "L'Elysée, stop! On est en 2019, pas en 1830", date de la conquête de l'Algérie par la France, rappelle une pancarte.

Algérie : "La population demande des élections libres"

Le journaliste algérien, Omar Belhouchet, revient sur l'incapacité du président Abdelaziz Bouteflika à gérer le pays et appelle à une élection présidentielle transparente. 

«La Casa del Mouradia», quand un chant de supporter devient l'hymne des manifestants

Morosité du quotidien, mépris des élites, chômage de masse: "La Casa del Mouradia", chant de supporter d'un club algérois composé en 2018 pour témoigner du mal-être de la jeunesse algérienne, est devenu l'un des hymnes des manifestants contre la prolongation du mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Depuis le 22 février, la même scène se produit à chaque fois dans les principales villes d'Algérie : femmes, étudiants, retraités, ou simple fans de football, tous entonnent à un moment donné la chanson composée par le groupe de supporters de l'USM Alger "Ouled el-Bahdja" (Les enfants d'Alger). Comme si le stade s'était déplacé dans la rue.
Extraits: "Le premier [mandat], on dira qu'il est passé, ils nous ont eu avec la décennie [noire]/Au deuxième, l'histoire est devenue claire, la Casa d'El Mouradia/Au troisième, le pays s'est amaigri, la faute aux intérêts personnels /Au quatrième, la poupée est morte et l'affaire suit son cours(...)/Le cinquième [mandat] va suivre, entre-eux l'affaire se conclut."

Retour au printemps 2018. Pendant que les ultras du monde entier reprenaient à leur compte le chant révolutionnaire italien "Bella Ciao", remis sur le devant de la scène par l'incroyable succès de la série Netflix "La Casa de Papel", le groupe de supporter algérois s'est montré encore plus inspiré. Comment ? En détournant son scénario original, l'organisation du braquage de la fabrique de monnaie nationale en Espagne, pour faire allusion au détournement d'argent public dont est accusé l'entourage du pouvoir algérien, le palais d'El Mouradia étant le siège de la présidence.

La mobilisation ne faiblit pas à Alger

Par notre journaliste sur place Nabia Lahchi
La mobilisation ne faiblit pas. Une foule immense est toujours rassemblée au niveau de la Place Audin et sur la rue Didouche Mourad, en plein centre ville d'Alger. «Enlevez-nous ce gang et on se sentira mieux», crie la foule.
Source: lefigaro.fr