
Les agences de voyage qui commercialisent les produits et services de la compagnie aérienne camerounaise sont priées d'attendre une éventuelle mise en service d'un nouvel aéronef.
Après échec de la rencontre entre la direction générale de la Cameroon Airlines Corporation (Camair Co) et le collectif des syndicats nationaux des transports, suite au préavis de grève lancé le 24 avril 2019 par le Stta, le Syntas, le Snpta, le Spinac et du Snpnc,
la compagnie aérienne camerounaise fait de nouveau face à une nouvelle
déconvenue. L’entreprise est désormais dans l’impossibilité d’assurer
les vols régionaux, vers certaines destinations d’Afrique centrale et de
l’Ouest. «Chers partenaires, en attendant l’entrée en service d’un
nouvel aéronef, nous sommes dans l’obligation de fermer les vols
régionaux à la vente cette semaine encore. Nous vous tiendrons informés
dès la mise en service du nouvel aéronef et la réouverture des vols
régionaux à la vente. Les vols domestiques restent bien évidemment
ouverts à la vente. Nous nous excusons pour les désagréments causés et
restons à votre disposition pour toutes informations supplémentaires ».
C’est à travers ce message envoyé, ce 26 avril 2019, par la Camair Co,
que les agences de voyage partenaires de la compagnie dans la
commercialisation des billets d’avions et services Camair Co ont été
informés de cette suspension.
Loin d’être un coup de tonnerre, cette communication confirme
pourtant la situation de quasi-faillite de cette entreprise qui pique du
nez lentement mais sûrement. Face à une situation de plus en plus
catastrophique, la compagnie aérienne a tenu dans l’urgence un conseil
d’administration. C’était le 16 avril 2019, quelques heures seulement
après un coup de colère des délégués du personnel. Au terme de ce
conseil d’administration, des mesures transitoires de redressement ont
été arrêtées : réduction des fréquences et des dessertes non rentables,
stabilisation de la flotte, avec au moins 1 MA60, 1 Q400, le B737 de Karinou et un autre avion de location, reconstitution de la flotte de la compagnie à très moyen terme avec l’acquisition au moins de 2 Boeing 737 NG en échange, mesures d’austérité et paiement des arriérés de salaires.
En application de ces instructions, apprend-on, venues du président
de la République, Camair Co décide de suspendre ses vols à destination d’Abidjan, Dakar, Libreville, Bangui, Cotonou et Lagos.
Si d’après ce message, les vols domestiques se poursuivent, les
spécialistes du secteur doutent des capacités de la compagnie aérienne, à
assurer les dessertes intérieures que sont, en provenance de Douala:
Yaoundé, Bafoussam, Bamenda, Ngaoundéré, Maroua et Garoua. Ce, faute
d’avions. C’est d’ailleurs l’une des raisons de la colère du collectif
des syndicats nationaux des transports aériens. Ce a déposé le 24 avril
2019, un préavis de grève annonçant une cessation de travail dès le 2
mai 2019.
Conditions
Le collectif dénonce successivement « la paupérisation du
personnel, l’arrêt quasi-total de l’exploitation de la compagnie, le
manque de moyens financiers, la perte progressive de la clientèle, la
dégradation du service à bord, la quasi-inexistence du cargo, le manque
d’un code de rémunération, le sous-effectif des pilotes, la démission
des cadres, la modification unilatérale par la direction générale des
contrats de travail, l’exclusion totale de Camair Co des opérations du
Hadj, le non-reversement systématique des cotisations CNPS, le
non-reversement systématique des cotisations syndicales retenues à la
source par l’employeur, l’ouverture manifeste du ciel camerounais aux
compagnies étrangères et le non-renouvellement du conseil
d’administration de Camair Co ». En plus du non-paiement de trois mois d’arriérés de salaires.
Les syndicats posent comme conditions à la levée du préavis de grève, « le
paiement sans délai de 3 mois d’arriérés de salaires à tout le
personnel, la réhabilitation de la flotte de la compagnie,
l’aboutissement du code de rémunération chiffré et négocié, le paiement
de la médecine du travail, la prime d’assurance multirisque
professionnelle des navigants, l’assurance maladie pour le personnel, la
rationalisation des ressources humaines, l’exclusion d’un quelconque
plan social, et la résolution de tout autre problème d’ordre social,
technique, réglementaire et/ou administratif pouvant être évoqué pendant
les négociations entre partenaires sociaux ».
Par EcoMatin