
Une semaine
après le Malawi, le Ghana a lancé mardi une campagne sanitaire utilisant le
premier
vaccin mondial contre le paludisme, une maladie qui tue des centaines
de milliers de personnes chaque année, particulièrement les enfants.
Les premiers
vaccins ont été administrés à Cape Coast, à environ 150 km à l'Ouest de la
capitale ghanéenne, Accra.
"J'espère
que cela nous aidera à éliminer le paludisme afin que le Ghana puisse être un
pays exempt de paludisme", a déclaré à l'AFP le chef de la polyclinique
Ewim, Dr Justice Arthur.
Les enfants
âgés de six à 24 mois seront les premiers bénéficiaires de cette initiative
lancée par le ministère de la Santé du Ghana et l'Organisation mondiale de la
santé (OMS).
"J'espère
vraiment que le vaccin va nous aider, moi et ma famille", a confié Abigail
Aguanyi, venue faire vacciner sa fille Blessing. Dans son entourage, plusieurs
enfants ont été transportés d'urgence à l'hôpital par le passé, frappés par la
fièvre intense que provoque le paludisme.
Le vaccin
n'est qu'une partie de la prévention. Les méthodes existantes - notamment
dormir sous des moustiquaires et pulvériser les chambres à l'insecticide -
restent préconisées.
Au seul
Ghana, 5,5 millions de cas de paludisme ont été confirmés en 2018.
Selon l'OMS,
le paludisme a tué 435.000 personnes en 2017 dans le monde. Le nombre de cas de
contamination est passé à 219 millions en 2017, soit deux millions de plus
qu'en 2016. Plus de 90% des cas se sont produits en Afrique.
Les
moustiques ont développé une résistance accrue aux médicaments couramment
utilisés, ce qui complique la lutte contre la maladie.
"Nous
avons franchi un cap passionnant et attendu depuis longtemps dans la lutte
contre le paludisme et ses effets dévastateurs sur les plus vulnérables",
a déclaré le patron de l'OMS au Ghana, Owen Kaluwa.
Après son
lancement au Malawi et au Ghana, le vaccin devrait également être développé au
Kenya dans les prochaines semaines.
Le vaccin -
connu sous les initiales de son laboratoire - RTS, S - a passé avec succès de
nombreux essais scientifiques, qui l'ont révélé sans danger et permettant de
réduire le risque de paludisme de près de 40%.
Pour
fonctionner efficacement, quatre doses successives doivent être administrées
selon un calendrier strict.
Par Oeil
d'Afrique Avec AFP