
Le gouvernement français le
souhaitait, Facebook l'a fait : le géant va désormais fournir à la
justice
hexagonale les adresses IP des auteurs de propos en ligne jugés
haineux. Le secrétaire d'Etat au Numérique s'est félicité d'une «énorme
nouvelle».
C'est, de l'aveu de Cédric O,
secrétaire d'Etat au Numérique du gouvernement Philippe, «une énorme
nouvelle» : la firme américaine Facebook a en effet accepté de fournir à
la justice française l'adresse IP des auteurs de propos jugés haineux
sur internet. Dans une interview accordée à Reuters le 25 juin, Cédric O précise que cette décision du géant des réseaux sociaux fondé par Mark Zuckerberg en 2004 est spécifique à la France.
«Ils nous ont annoncé que [...], eu égard aux discussions qu'ils ont
eues avec nous, ils allaient transmettre les adresses IP pour les
contenus de haine en ligne qui seraient demandées par la justice»,
a-t-il expliqué. Avant cette requête du gouvernement français, l'adresse
IP – un numéro d'identification unique des moyens de connexion sur
internet – n'était fourni par Facebook à la justice française que
lorsqu'il s'agissait de dossiers relevant du terrorisme ou de la
pédopornographie. «Sur les sujets haine en ligne, ils ne les donnaient
pas», a rappelé le secrétaire d'Etat.
Une ligne de crête entre liberté d’expression et protection
Le
calendrier de cette annonce ne doit rien au hasard. Création d'un
parquet spécialisé dans la cyberhaine, contenus jugés illicites retirés
sous 24 heures : la proposition de loi Avia –
du nom de la député de Paris et porte-parole de La République en marche
(LREM), Lætitia Avia – pour lutter contre la haine en ligne doit être
débattue à l'Assemblée nationale à compter du 3 juillet.
Une thématique chère à la macronie. Le garde des Sceaux, Nicole Belloubet, va en effet constituer un groupe d'experts pour lancer «une réflexion approfondie sur la liberté d'expression sur les réseaux sociaux». Ce même jour, Cédric O partageait sur RTL
son analyse de la difficile quête de «la ligne de crête entre liberté
d’expression et protection». «Aujourd’hui, il y a des contenus noirs ou
blancs, des insultes caractérisées. Sur certains qui sont gris,
c'est-à-dire qui nécessitent interprétation, on fera en sorte de mettre
en place un groupe de travail entre les plateformes, la justice et
l'administration qui donnera des indications», poursuivait-il. Tout un
programme.
Par RT France

