
L’économie du
pays est affectée par l’épidémie de Covid-19. La BoJ a annoncé
l’injection de
liquidités par le biais d’achat d’actifs.
Inquiet de la dégradation de l’économie
japonaise et de l’effondrement des marchés à cause de l’épidémie due au
coronavirus, le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Haruhiko Kuroda,
a tenté de rassurer les marchés après une semaine qui a vu l’indice
Nikkei chuter de 9,6 %, à 21 142,96 points. L’établissement central « va
s’efforcer de fournir suffisamment de liquidités et d’assurer la
stabilité des marchés financiers grâce à des opérations appropriées et à
des achats d’actifs », a-t-il expliqué dans un communiqué lundi 2 mars.
La
BoJ a ensuite annoncé des mesures techniques qui ont soutenu les
marchés, le Nikkei ayant clôturé la séance en hausse de 0,91 %, à
21 344,08 points. De telles mesures, qui s’ajoutent aux programmes
d’achats d’actifs de la BoJ dans le cadre de sa politique monétaire
ultra-accomodante, n’avaient pas été prises depuis quatre ans et
l’annonce du vote des Britanniques en faveur du Brexit.
Récession du secteur industriel
Elles
interviennent alors que l’économie semble sévèrement affectée par
l’épidémie due au coronavirus. Le tourisme s’effondre sous l’effet des
annulations de voyages des Chinois qui représentent 30 % des visiteurs
étrangers dans l’Archipel. Le gouvernement a demandé la fermeture dès le
2 mars, de toutes les écoles et appelé les entreprises à recourir au
télétravail. De nombreux événements culturels ou sportifs sont aussi
annulés ou reportés.
Par
ailleurs, l’indice PMI de l’activité industrielle calculé par
Markit/Jibun Bank a reculé en février à 47,8, contre 48,8 en janvier.
Annoncé lundi, il est à son plus bas niveau depuis mai 2016. Les
commandes de biens manufacturiers japonais ont chuté à un rythme jamais
vu depuis décembre 2012. En raison aussi de la contraction des échanges
avec la Chine, premier partenaire commercial du Japon.
« Les perspectives à court terme pour le secteur industriel japonais apparaissent très sombres », estime Joe Hayes, économiste chez IHS Markit, le cabinet auteur de l’étude. La situation au Japon « n’est pas aussi mauvaise en février que dans les autres pays de la région Asie-Pacifique », estime M. Hayes. Mais, le déclin « ne
peut être totalement imputé à l’épidémie de Covid-19 et il semble que
la récession du secteur industriel a des causes plus profondes ».
De
fait, selon les données dévoilées lundi par le gouvernement, les
investissements en capital des entreprises ont chuté de 3,5 % entre
octobre et décembre 2019, par rapport à l’année précédente. Il
s’agissait de la première baisse en 13 trimestres.