Le projet de recherche mené par l’équipe reposait sur le test de plus de 2 000 molécules pour en trouver une qui pourrait être utilisée pour la conception d’un médicament contre le coronavirus.
Une seule molécule jugée efficace
L’Institut Pasteur de Lille a terminé l’ensemble des tests in vitro il y a quelques jours. « Plusieurs molécules avaient été identifiées fin mai, mais il fallait les expérimenter sur des modèles de plus en plus précis pour connaître leur véritable efficacité sur l’homme », confie l’un des chercheurs à « 20 Minutes ».
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—PasteurLille(@Institut Pasteur de Lille)
Parmi le panel des molécules testées, une seule, déjà présente sur le marché pharmaceutique, a démontré son efficacité jusqu’à son terme. « Nous l’avons testée sur des cellules humaines du poumon et les résultats se sont révélés très prometteurs », a confié, à « la Voix du Nord », Benoît Déprez, directeur scientifique de l’Institut Pasteur. « Ce qui est très intéressant, c’est que nous pouvons avancer très rapidement car ces molécules ont déjà une autorisation de mise sur le marché », a-t-il indiqué au quotidien régional.
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—PasteurLille(@Institut Pasteur de Lille)
« On a pu isoler un composé pour lequel on a vraiment de bons espoirs de pouvoir traiter les patients. Ça demande encore des confirmations mais c’est vrai que c’est encourageant », explique Sandrine Bélouzard, spécialiste des coronavirus dans un reportage de France 3.
« Un médicament qui existe sur un petit marché »
Pour l’heure, le nom du médicament n’a pas été dévoilé. « On veut éviter le marché parallèle et la maîtrise des stocks car c’est un médicament qui existe sur un petit marché actuellement », a justifié un des membres de l’Institut Pasteur.
D’après l’équipe de recherche, « le recul sur ce produit est suffisant pour savoir qu’il peut se montrer efficace avec la posologie normale administrée, aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte. Et les alertes concernant les effets secondaires sont rares ».
Quant à l’hydroxychloroquine, la molécule a été écartée par les chercheurs : « Cette molécule est effectivement ressortie positive lors des premiers criblages, mais elle n’a pas résisté sur des modèles plus complexes, ce qui montre les limites de son efficacité clinique. »
Manque de financements
« Reste à mener un essai clinique pour valider définitivement l’activité antivirale de cette molécule », souligne un membre de l’équipe de recherche, interrogé par « 20 Minutes ».
Afin de pouvoir mener des essais cliniques supplémentaires sur une centaine de patients, l’Institut Pasteur dispose pour l’heure de moyens insuffisants. « Pour l’instant, c’est l’absence de financement qui constitue un frein », précise le même membre de l’équipe de recherche.
Cinq millions d’euros manqueraient pour mener à bien la phase d’essais cliniques. Des aides ont été sollicitées auprès de l’Etat qui « pour l’instant, n’a pas manifesté beaucoup d’intérêt ».