"Les figures de l’ombre" : une histoire spatiale en noir et blanc

 "Les figures de l’ombre" : une histoire spatiale en noir et blanc 
Gros succès aux Etats-Unis, ce film s'attache à raconter une histoire méconnue : la contribution de trois femmes noires à la conquête spatiale. Il est diffusé ce 31 mai 2021 à 21h sur C8.

Et si l’homme blanc n’avait pu s’envoyer en l’air que grâce à la contribution de femmes noires ? Au début des années 1960, en pleine guerre froide, la Nasa se trouve dans l’embarras. Les Russes ne cessent d’aligner les victoires : premier satellite artificiel (Spoutnik en 1957) premier être vivant dans l’espace (la chienne Laïka dans Spoutnik 2, toujours en 1957), premier homme (Youri Gagarine en 1961). Pendant ce temps-là, les Américains accumulent les déconvenues et restent désespérément cloués au sol. Heureusement, trois femmes noires talentueuses Katherine Johnson, Dorothy Vaughn et Mary Jackson vont bientôt sauver la situation et permettre à John Glenn d’être le 20 février 1962 le premier Américain en orbite, effectuant trois rotations dans l’espace avant de retourner sur Terre et d’y amerrir sans encombre.

Ségrégation à tous les niveaux

C’est une histoire méconnue voire totalement occultée que raconte Theodore Melfi dans "Les figures de l’ombre". Le premier mérite de son film est de jeter une lumière crue sur une période sombre de l’histoire américaine. La ségrégation bat encore son plein. Les noirs doivent utiliser des toilettes séparées des blancs. Et les femmes noires sont reléguées à des tâches annexes bien moins glorieuses que celles de leurs collègues blancs. Les trois héroïnes vont bouleverser tout cela. Par leur pugnacité et leurs qualités scientifiques, elles finiront par s’imposer et par briser l’apartheid social. Jeu des acteurs, humour, suspense, émotion, rien ne semble manquer à ce grand spectacle.

Dommage toutefois que l’intrigue se plie à une logique très hollywoodienne et trop classique faite de raccourcis et de simplifications à l’extrême. On a ainsi peine à croire que ces trois pionnières s’entendaient comme larrones en foire. On reste encore plus interloqué devant le suspense final durant lequel les calculs opportuns de Katherine Johnson auraient sauvé John Glenn d’une mort certaine. Mais, en l’état, c’est un film positif qui choisit de regarder l’Histoire par un angle inédit et porté par trois actrices talentueuses.

Par sciencesetavenir.fr