Covid-19 : des tests sérologiques rapides avant la première dose de vaccin

  
Les centres de vaccination seront équipés en juin en tests sérologiques rapides pour détecter la présence d'anticorps. Si présence il y a, une seule dose de vaccin sera prescrite, ce qui permettra de libérer des millions de doses supplémentaires. 

La Haute autorité de santé (HAS) a recommandé jeudi de vérifier les traces d'une infection passée de Covid-19 chez les personnes venues recevoir leur première injection de vaccin, une mesure qui permettrait de libérer «plusieurs millions» de doses supplémentaires. Le ministre de la Santé Olivier Véran avait annoncé la veille, sur TF1, qu'il suivrait cet avis. Les centres de vaccination seront équipés en juin en «tests sérologiques rapides pour détecter la présence d'anticorps, et dans ce cas-là, une seule dose suffira», a-t-il dit.

L'autorité sanitaire préconise de réaliser cette «sérologie pré-vaccinale» avec un test rapide, appelé TROD : on prélève une goutte de sang au bout du doigt et le résultat, 15 minutes plus tard, indique si l'on est déjà porteur d'anticorps contre le Sars-CoV-2, signe que l'on a déjà été en contact avec le virus.

Une seule dose pour les personnes déjà infectées

En cas de test positif, le rendez-vous pour la deuxième dose pourra être annulé car «les données scientifiques que nous avons aujourd'hui sont formelles: une dose suffit» pour les personnes déjà infectées par le passé, a expliqué la présidente de la HAS Dominique Le Guludec, en conférence de presse.

«On compte beaucoup sur les TROD pour libérer des doses», a déclaré Elisabeth Bouvet, présidente de la commission technique des vaccinations à la HAS. Selon l'autorité sanitaire, «un réservoir important» de «plusieurs millions» de doses serait ainsi rendu disponible pour accélérer la protection de la population contre le Covid.

Selon des études de modélisation de l'épidémie par l'Institut Pasteur, «plus de 22% des personnes en métropole auraient été infectées par le Sars-CoV-2 et plus de 40% en Ile-de-France. Or les cas identifiés par un test virologique ne représentent que 8% de la population», rappelle Dominique Le Guludec.

Dans un avis du 11 février, la HAS avait recommandé de vacciner avec une seule dose en cas d'infection antérieure prouvée par le virus Sars-CoV-2. Depuis, «de nouvelles publications scientifiques confirment que la protection vaccinale des personnes qui ont été infectées par le virus est meilleure après une seule dose de vaccin que celle des personnes jamais infectée avec deux doses», assure la présidente de la HAS.

Par ailleurs, «nous arrivons à une phase de la campagne de vaccination qui cibles des personnes plus jeunes», plus susceptibles d'avoir fait une forme asymptomatique de l'infection passée inaperçue, a-t-elle ajouté.

La HAS recommande de tester d'abord dans quelques centres de vaccination si cette disposition ne perturbe pas l'organisation de la campagne, «avant tout déploiement à grande échelle».

Source: Paris Match