À six mois de la présidentielle, Edouard Philippe lance son propre parti ce samedi 9 octobre

 A six mois de la présidentielle, Edouard Philippe lance son propre parti ce samedi 
Personnalité politique préférée des Français, Edouard Philippe lance ce samedi matin son propre parti au Havre. S’il affirme vouloir élargir le socle de soutiens à Emmanuel Macron, certains macronistes redoutent la division.

Quinze mois après son départ de Matignon, Edouard Philippe lance samedi matin son propre parti au Havre, pour élargir vers la droite le socle de soutiens à Emmanuel Macron, sous l’œil critique de certains macronistes qui redoutent la division.

Dans sa ville du Havre, l’ancien Premier ministre dévoilera le nom et les contours de ce parti en présence de nombreux parlementaires de la majorité, à 200 jours de la présidentielle lors de laquelle il a promis de soutenir Emmanuel Macron si celui-ci se représente.

Nouvelle offre politique

« L’objectif, c’est de participer à la nouvelle offre politique qui découlera de cette campagne présidentielle », avait-il affirmé dans un message vidéo diffusé samedi dernier lors du « campus » de LREM à Avignon.

Entre 500 et 700 personnes sont attendues selon l’entourage de M. Philippe. Viendront « ceux qui sont curieux, intéressés. Venir ne veut pas forcément dire adhérer », explique l’eurodéputé Gilles Boyer, un très proche.

Les trois patrons des groupes parlementaires de la majorité seront présents : Christophe Castaner pour LREM, Patrick Mignola pour le MoDem et Olivier Becht pour Agir.

Et au moins une douzaine de députés « marcheurs » -- dont Aurore Bergé, Marie Lebec ou Naïma Moutchou -- ont également fait savoir qu’ils se rendraient « spontanément » au Havre. Avant le week-end, certains confiaient espérer « un nouveau souffle », et faisaient part d’une certaine « fébrilité » de leurs collègues quant à leur participation.

Personnalité politique préférée des Français

L’initiative de M. Philippe, qui reste la personnalité politique préférée des Français, est en effet suivie de près par la majorité, alors que la macronie tente de structurer la majorité présidentielle au sein d’une « maison commune ».

Dans sa vidéo diffusée à Avignon, M. Philippe avait une nouvelle fois affirmé qu’il « souhaitait » qu’Emmanuel Macron soit candidat et réélu en avril 2022, lui assurant de son soutien avec « loyauté » et « enthousiasme ».

Sa nouvelle formation « a vocation à être + sous la tente + », a assuré le patron de LREM Stanislas Guerini. Mais l’ancien Premier ministre, qui n’a jamais pris sa carte à LREM, n’avait pas non plus fait le déplacement d’Avignon.

« Il va devoir se positionner », a prévenu Olivier Becht, dont le petit parti Agir pourrait bien se faire aspirer par le nouveau mouvement.

« Salle d’attente pour 2027 »

Le nouveau parti de M. Philippe, dont le nom est gardé secret, pourrait aussi poursuivre la recomposition du paysage politique, notamment parmi les élus locaux prêts à soutenir le chef de l’État, mais rétifs à toute adhésion à LREM ou MoDem.

« Si Macron repasse, on aura une situation très compliquée » à droite, confirme un proche de l’ex-LR Xavier Bertrand qui pense que « Philippe ramènera » des élus dans son escarcelle en profitant de l’éclatement du paysage.

« Il va présenter des candidats aux législatives qui risquent de concurrencer les nôtres », soupire un cadre de LR, alors que la droite dans le brouillard pourrait bien jouer sa survie en 2022.

M. Philippe multiplie déjà les signaux à droite en tirant la sonnette d’alarme sur le poids de la dette ou encore la nécessité de relever franchement l’âge de départ à la retraite, jusqu’à l’âge de 67 ans. Au-delà, « l’objectif d’Edouard Philippe est de se faire une salle d’attente pour 2027 », estime une élue LR.

Face à l'abstention, faut-il rendre le vote obligatoire ?

Sur l’aile gauche de la macronie, le petit parti Territoires de progrès, lancé début 2020 par le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, tiendra son propre congrès samedi à Bordeaux. Le ministre du Budget Olivier Dussopt pourrait en récupérer la présidence.

Par Ouest-France