Depuis
bientôt un mois, les clients de l’établissement de microfinance
camerounais dénommée Crédit Mutuel sont dans le désarroi. Et pour cause,
ils se heurtent depuis près de quatre semaines aux guichets fermés de
cette institution financière, qui comptait parmi ses clients de nombreux
commerçants des marchés de Yaoundé.
Une note signée de la direction générale informe les clients que l’institution financière fait face à de «fortes tensions de trésorerie», suite à des retraits massifs de fonds eux-mêmes consécutifs à ce que la direction générale appelle «rumeurs malveillantes» au sujet de la faillite du Crédit Mutuel.
Selon
des sources proches de cette structure, la situation est consécutive au
décès du promoteur de cet établissement financier, Joseph Njeunou. Une
disparition qui a fait naître des dissensions entre les membres de la
famille du défunt et ses partenaires financiers dans l’affaire, chaque
partie voulant prendre le contrôle du Crédit Mutuel.
Mis
au parfum de ces tiraillements qui ne sont pas de bon augure pour
l’avenir de cette institution financière, certains clients importants de
cet établissement de microfinance ont aussitôt effectué des retraits
massifs, laissant les caisses de la société exsangues.
La
situation au Crédit Mutuel vient rappeler la fragilité des institutions
de microfinance au Cameroun, pays qui compte environ 500 de ces
structures, selon les statistiques du ministère des Finances. A l’instar
de Cofinest, Crédit du Golfe ou encore Fiffa, qui ont fait faillite ces
dernières années, ces structures souvent dirigées comme des épiceries
et finissent souvent par fermer boutique au bout de quelques années de
fonctionnement, laissant leurs clients dans le désarroi.
BRM
Agence Ecofin

