Adama Barrow revient-il à de meilleurs sentiments?
Ou s’agit-il d’une stratégie pour faire le saupoudrage? En tout cas, sa
sortie a surpris plus d’un car, l’on sait que si Yahya Jammeh a refusé
de reconaitre la victoire
de son opposant, c’est parce que le président
élu avait fait une sortie médiatique qui a mis le feu au poudre. Il a
menacé le sortant à travers un audit de sa gestion, alors que la
cérémonie de prestation de serment n’a pas encore eu lieu.
Peut-être qu’il a compris finalement qu’il ne faut pas montrer le
bâton avec lequel on veut tuer une bête. L’opposant a finalement admis
ses erreurs et adopte désormais un langage d’apaisement.
Halifa Sallah, porte-parole de la coalition de l’opposition qui a
soutenu M Barrow à la présidentielle, affirme que »le président gambien
sortant aura la garantie du pouvoir élu concernant sa sécurité. »
A la tête de la Gambie depuis 22 ans, Yahya Jammeh a perdu le 1er
décembre dernier au terme de la présidentielle. Il a même félicité son
opposant mais 10 jours après, revirement de situation, il est revenu sur
sa parole et a contesté sa défaite.
Selon Halifa Sallah, « la coalition et le président élu Adama Barrow
n’ont jamais rien indiqué qui puisse être considéré comme une menace
contre le président sortant, et c’est ce que la Cédéao voulait que la
coalition clarifie, afin que les négociations pour un transfert
pacifique du pouvoir puissent se poursuivre », a expliqué M. Sallah.
« Le président Barrow a dit qu’il allait traiter le président sortant
Yahya Jammeh comme un ancien Chef d’Etat et le solliciterait pour des
conseils après son départ du pouvoir », fait savoir le porte-parole.
L’organisation ouest-africaine qui presse le président battu de
quitter le pouvoir, a demandé si le prochain pouvoir envisageait de
poursuivre Yahya Jammeh. » Il n’y a aucune indication de menace ou de
nécessité de menace (de poursuites) contre le président sortant Yahya
Jammeh », a déclaré Halifa Sallah, porte-parole de la coalition de
l’opposition.
Lors du sommet annuel de la Cédeao tenu au Nigeria, les Chefs d’Etats
qui avaient menacé de prendre l’option militaire, ont aussi changé de
discours. A l’issue de la rencontre, l’organisation a redemandé à Yahya
Jammeh de reconnaître sa défaite et de ne pas compromettre un transfert
pacifique du pouvoir à Adama Barrow. Ils ont à cet effet, décidé de
« garantir la sécurité et la protection » du futur président gambien et
de se rendre à Banjul pour son investiture le 19 janvier.
«En cas d’échec de la « diplomatie préventive », la Cédéao pourrait
prendre « des décisions plus draconiennes », avait déclaré à la veille
du sommet le président de la Commission de l’organisation, Marcel Alain
de Souza, sur les ondes de RFI, qualifiant l’option militaire de
« solution envisageable »
Au niveau de l’opposition, l’on est conscient. Et c’est ce
qu’explique Halifa Salla. « Chaque Gambien, y compris Yahya Jammeh, a
droit à la liberté de mouvement, y compris celle de se déplacer
n’importe où en Gambie et celle de quitter le pays »
« La future administration entend « faire reculer l’impunité en
établissant un système judiciaire qui sera respecté par tous les
Gambiens » et sera reconnu comme le système idoine « même par ceux qui
ont commis des injustices ».
Le revirement de Jammeh a poussé l’ONU à réclamer un transfert
pacifique du pouvoir en Gambie, comme la France mardi par la voix de son
président François Hollande.
Pour Hollande, les résultats de la présidentielle gambienne « sont
incontestables », et M. Barrow « doit être installé le plus vite
possible »
« Il y a eu certainement des crimes » en Gambie, avait indiqué M.
Macky Sall sur France 24, mais « si nous ne privilégions pas une
solution négociée, évidemment le coût à payer pourrait être beaucoup
plus important », avait-il prévenu.
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