Au Zimbabwe, la question de la succession du dirigeant Robert
Mugabe, âgé de 93 ans, provoque des
tensions croissantes au sein du
parti au pouvoir. Son épouse, Grace, a annoncé dimanche 5 novembre
qu'elle était prête à succéder à son mari.
« Je dis à M. Mugabe : vous devriez me laisser prendre
votre place », a lancé son épouse Grace Mugabe devant des milliers de
personnes dans un stade de la capitale du Zimbabwe, Harare, le 5
novembre. « N’ayez pas peur. Si vous voulez me donner votre poste,
donnez-le moi librement ».
Le président Robert Mugabe avait laissé entendre la veille
qu’il pourrait démettre de ses fonctions le vice-président Emmerson
Mnangagwa, qui est vu comme un de ses successeurs potentiels et apparaît comme un rival de l’épouse du chef de l’État.
Emmerson Mnangagwa, 75 ans, surnommé « le crocodile », a
déjà perdu début octobre son portefeuille de ministre de la Justice.
Grace Mugabe, 52 ans, a déclaré que le parti au pouvoir allait bientôt
changer ses statuts pour qu’une femme soit vice-présidente.
Une telle décision pourrait lui permettre de
remplacer Emmerson Mnangagwa et lui ouvrir la voie pour succéder au plus
vieux président d’Afrique, qui dirige son pays depuis 37 ans.
Accusations de complot
Emmerson Mnangagwa a été nommé vice-président en 2014, en remplacement de Joice Mujuru, qui avait perdu son poste après une campagne de Grace Mugabe qui l’accusait de vouloir renverser le président.
Dimanche, la première dame a aussi accusé Emmerson Mnangagwa
d’avoir ourdi des complots, notamment un coup d’État au moment de
l’indépendance. « En 1980, cette personne appelée Mnangagwa voulait
faire un coup d’État, a-t-elle déclaré. Il voulait prendre le pouvoir du
président. Il conspirait avec des Blancs ».
Le parti au pouvoir, la Zanu-PF,
connaît de profondes divisions à propos de la succession de Robert
Mugabe, qui a refusé de désigner un successeur. Le président a déjà
annoncé qu’il briguerait un nouveau mandat lors de l’élection
présidentielle de 2018.
Par Jeune Afrique avec AFP