
L'Etat camerounais prévoit l'année prochaine une émission de titres
publics d'une valeur de 260
milliards de francs CFA. Cette nouvelle
opération sur le marché financier international, contenue dans la loi
des finances 2018, devrait supporter le déficit du Trésor, impacté par
la crise des prix du pétrole depuis 2014.
A l'instar de l'année en cours, l'année 2018 sera mouvementée
pour le Cameroun sur les marchés financiers. Selon le ministre
camerounais des Finances, Alamine Ousmane Mey, le pays prévoit pour
l'année prochaine une émission de titres publics sur le marché des
capitaux d'un montant de 260 milliards de francs CFA. Une décision
contenue dans la loi des finances 2018, votée ce 12 décembre par le
parlement camerounais. Le volume prévisionnel de cette levée
reste toutefois en deçà des dernières opérations effectuées par le
Trésor sur le marché des capitaux. du pays sur le marché.
En
effet, ce recours au marché des titres, en l'occurrence des emprunts
obligataires et l'émission de bons de trésor assimilables (BTA) et des
obligations de trésor assimilables (OTA) a été revu à la baisse, par
rapport à l'année dernière lorsque le Cameroun avait la possibilité
d'émettre jusqu'à 350 milliards de francs CFA de titres publics.
D'ailleurs,
depuis le début de la mise en pratique du budget-programme il y a trois
ans, c'est bien la première fois que les titres publics du Cameroun
sont en deçà de 300 milliards de francs CFA. Une décision qui
reviendrait à la situation économique difficile que traverse le pays,
puisqu'entre juin et novembre de cette année, le FMI avait approuvé
au Cameroun respectivement 390 milliards et 65 milliards de francs CFA
au titre de la Facilité élargie de crédit.
Une baisse recommandée par le FMI
Cette
revue à la baisse des prévisions de levées de fonds sur les marchés
financiers se conforme aujourd'hui aux recommandations des bailleurs de
fonds, notamment du FMI. L'institution de Bretton Woods a déjà émis ses
inquiétudes sur le rythme d'endettement opéré depuis ces dernières
années par le Cameroun, qui plus est à des taux non-concessionnels. Mais
la réduction annoncée pourrait aussi s'expliquer par le renchérissement
du crédit sur le marché des capitaux, notamment le marché de la Banque
centrale des Etats de la CEMAC (Communauté économique et monétaire des
Etats de l'Afrique centrale) où le Cameroun reste le pays actif depuis
2011.
Alors qu'ils font face à des difficultés de
trésorerie depuis le début de la crise des prix du pétrole en 2014, les
pays de la CEMAC (Cameroun, Congo, Gabon, RCA, Tchad, Guinée
équatoriale) se sont de plus dirigés vers le marché financier. Ce qui a
provoqué une augmentation des taux d'intérêt exigés par les
souscripteurs aux titres publics camerounais, lesquels frôlent désormais
4%, contre un taux stable de 2,5% enregistré durant ces dernières
années.