
Les évêques catholiques ont appelé jeudi les Congolais à "barrer la
route" à toute tentative de
confiscation de pouvoir en République démocratique du Congo, au moment où les relations sont tendues entre l'Eglise et le pouvoir de Kinshasa.
confiscation de pouvoir en République démocratique du Congo, au moment où les relations sont tendues entre l'Eglise et le pouvoir de Kinshasa.
Nous invitons le peuple congolais "à demeurer débout et vigilant, à
prendre son destin en mains et à barrer pacifiquement la route à toute
tentative de confiscation ou de prise de pouvoir par des voies non
démocratiques et anticonstitutionnelles", a déclaré l'abbé Donatien
Nshole, porte-parole de la conférence des évêques de la RDC (Cenco),
lors d'une conférence de presse.
Mardi, une délégation de la Cenco a été reçue par le président du
Congo-Brazzaville Denis Sassou Nguesso par souci d'éviter "le pire"
après des violences à Kinshasa, qui ont tendu les relations entre les
catholiques et le pouvoir.
L'interdiction et la dispersion des marches organisées à l'appel d'un
collectif catholique le 31 décembre à Kinshasa a fait "au moins six
morts", selon l'ONU et l'Église catholique, aucun d'après le
gouvernement de Kinshasa.
Le gouvernement congolais a "condamné fermement les événements
survenus le 31 décembre 2017 et a mis en garde les organisateurs contre
toute récidive".
L'archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo, avait alors dénoncé la
"barbarie" des forces des sécurité et souhaité "que les médiocres
dégagent".
Depuis cette dénonciation, "on assiste à une campagne d'intoxication,
de désinformation voire de diffamation orchestrée même par des
responsables des institutions de la République contre l'Eglise
catholique et sa hiérarchie", a déploré l'abbé Nshole en présence du
président de la Cenco et de son adjoint.
"C'est inacceptable !", a-t-il dit.
Il est plutôt "juste et urgent que des sanctions exemplaires soient
prises à l'encontre de ceux qui ont torturé, blessé et tué nos
concitoyens ainsi que de ceux qui ont délibérément profané nos églises",
a ajouté l'abbé Nshole.
Le climat politique est très tendu en RDC en raison du maintien au
pouvoir du président Joseph Kabila, dont le deuxième et dernier mandat a
pris fin le 20 décembre 2016 d'après la Constitution.
Des élections pour organiser son départ et sa succession sont prévues le 23 décembre 2018.
VOA