Dans
un éditorial publié en 2016, avant le changement à la Maison Blanche,
l'économiste Paul Krugman, titulaire du prix Nobel, écrivait: «Si Trump
est élu, l'économie américaine va s'écrouler et les marchés financiers
ne vont jamais s'en remettre». Un an après sa prise de fonction, le
président Trump est à la tête d'un pays en plein boom économique, et
dont l'indice boursier a battu tous les records.
Reagan a mis trois ans à réformer la fiscalité américaine. Trump, lui, l'a fait en quelques mois.
On m'objectera que Trump est provocateur, imprévisible, irascible.
Qu'il ne peut pas s'empêcher de tweeter tout (et surtout n'importe
quoi). Mais si l'on regarde les faits, et uniquement les faits, un
constat s'impose: on ne peut pas trouver dans l'histoire récente des
Etats-Unis un président ayant mené à bien autant de réformes en un laps
de temps si court. Même Reagan a mis trois ans à réformer la fiscalité
américaine! Trump, lui, l'a fait en quelques mois.
Alors certes,
«The Donald» n'a pas réussi à démanteler complètement l'Obamacare,
suite aux oppositions rencontrées dans son propre parti ; mais sa
réforme fiscale inclut la fin du «mandat individuel», cette fameuse
obligation de souscrire à une assurance santé. Plus exactement, l'amende
pour le non-respect de cette obligation est supprimée par la réforme.
Cette
mesure était nécessaire. En 2009, les conséquences de cette mesure
coercitive, emblématique de la présidence d'Obama, ne s'étaient pas fait
attendre. Il y avait eu d'énormes bugs informatiques qui ont découragé
des millions de personnes de souscrire en ligne. Puis des millions
d'Américains ont été contraints de résilier leur assurance privée, alors
que nombre d'entre eux n'en ressentaient nullement l'envie. Depuis
2009, plus de 2 400 pages de réglementations se sont accumulées pour
réguler le fonctionnement du système. Le président Obama avait promis de
baisser les franchises de santé grâce à ce programme, mais ce fut tout
le contraire: elles ont augmenté de 60 % en moyenne. Les primes
d'assurance ont bondi dans l'ensemble de 25 % (et même jusqu'à 119 %
dans l'état d'Arizona).
Les assureurs ne s'en sortaient plus à
cause des réglementations très strictes qui leur ont été imposées. Obama
avait aussi promis de baisser le prix de l'assurance santé d'environ 2
500 dollars par famille et par an ; en réalité, le prix a augmenté de 2
100 dollars! Trump met fin à cette dérive en ouvrant le système un peu
plus à la concurrence et en donnant aux Américains la liberté de
choisir.
Sous Obama, les primes d'assurance ont bondi dans l'ensemble de 25 % (et même jusqu'à 119 % dans l'état d'Arizona).
Ce n'est pas tout. La réforme fiscale adoptée par le
Congrès des États-Unis contient de nombreuses mesures audacieuses, que
les Américains attendaient. Par exemple la baisse de la taxe sur les
bénéfices des entreprises (de 35 % à 21 %), qui s'accompagne d'une
déduction fiscale généreuse pour les entreprises dont les profits ne
sont déclarés qu'au travers des revenus de leurs propriétaires.
Plusieurs taxes ont par ailleurs été supprimées, comme la taxe minimum
de 20 % sur les bénéfices effectifs.
Surtout, le président Trump a
entamé une vaste opération visant à rapatrier entre 2 000 et 4 000
milliards de dollars de profits placés à l'étranger, en diminuant la
taxe sur ces profits de 35 % à moins de 15 %.
Autre mesure
symbolique: la suppression de la taxe sur les héritages au-dessous de 10
millions de dollars satisfait une large partie de l'électorat
républicain.
Certains Etats dont la fiscalité est
particulièrement élevée, comme la Californie, seront également obligés
de se réformer pour faire face à la suppression de certaines déductions
fiscales. Leurs habitants ne pourront plus en effet déduire l'impôt sur
le revenu local de leurs impôts fédéraux.
Entre janvier et décembre 2017, Trump a supprimé la moitié (45 000) des pages que contient le Code des réglementations.
Plusieurs mesures abolissent l'interdiction des forages de
pétrole en Alaska. À l'heure actuelle, Trump a ouvert toutes les
possibilités d'exploitation sur le continent américain, ce qui fera du
pays l'un des principaux exportateurs de matières premières. Trump se
positionne ainsi en ennemi du politiquement correct et reste méfiant à
l'égard des gourous du réchauffement climatique. Il a été le seul à
avoir le courage de se retirer de la COP 21, cette mascarade coûteuse
qui consiste à organiser de gigantesques réunions de chefs d'État aux
frais des contribuables. Il a supprimé la prime à la voiture électrique
(pour une économie de 7 milliards de dollars) ainsi que les subventions
aux parcs d'éoliennes.
Enfin, Trump s'est attaqué aux
réglementations. Entre janvier et décembre 2017, il a supprimé la moitié
(45 000) des pages que contient le Code des réglementations. Plus de 1
500 réglementations importantes ont été abolies, dont beaucoup dans le
domaine de l'environnement. Les économies obtenues sont estimées à plus
de 9 milliards de dollars. Faisant fi des protestations, il a libéré le
secteur d'internet de plusieurs contraintes anachroniques.
Au plan international, Trump s'oppose à la Chine dont les pratiques commerciales douteuses ont fait l'objet d'enquêtes de la part de Washington.
Mais cette position juste face aux Chinois ne devrait pas conduire la
Maison Blanche à cautionner des mesures restrictives de la liberté du
commerce et des échanges, qui risqueraient de peser sur la croissance
américaine et même mondiale. On songe ici à la proposition faite par la
Chambre des Représentants de faire payer aux multinationales une taxe de
20 % sur les achats faits à des filiales étrangères de leur groupe. Ou
encore, celle du Sénat de réimposer les sociétés américaines au taux de
13 % sur les services facturés de l'étranger par les sociétés du groupe.
En tout état de cause, en ce début janvier 2018, l'économie
américaine semble partir sur des bases solides. Le troisième trimestre
de croissance s'est élevé à plus de 3 %, et le taux de chômage est au
plus bas, à seulement 4.1 % (2.1 millions d'emplois créés en une année,
du jamais vu depuis 1990), et même à 6.8 % pour la population noire, un
taux qui n'a jamais été si faible depuis 1973.
Les effets des
baisses d'impôt se font d'ores et déjà sentir: des entreprises comme
AT&T, Comcast, Wells Fargo, Boeing, Nexus Services ont annoncé des
primes et des hausses de salaires.
Le pire ennemi de Trump est
certainement lui-même. Cet homme d'affaires n'est pas un politicien
professionnel. Saura-t-il alors se contrôler, pour continuer à remettre
l'Amérique sur les rails et mépriser l'idéologiquement correct, sans se
laisser aller à des provocations futiles?
source: lefigaro.fr