
La Suisse a pris des sanctions contre 14 personnalités proches du
président Joseph Kabila
soupçonnées d'avoir commis des violations des
droits de l'homme et d'avoir entravé le processus démocratique en
République démocratique du Congo.
Parmi les personnalités
sanctionnées par la Suisse figurent des hommes politiques. On peut
notamment citer Lambert Mende, le ministre de l'information et
porte-parole du gouvernement. La Suisse lui reproche de mener une
politique répressive contre les médias.
Ramazani Shadari et
Evariste Boshab, deux anciens ministres de l'intérieur, sont également
concernés. Ils sont accusés d'avoir orchestré la répression contre
l'opposition.
Les sanctions ciblent aussi des personnages clés de
l'appareil sécuritaire. C'est le cas de Kalev Mutond, le chef des
services de renseignements congolais. La Suisse lui reproche des
arrestations arbitraires, mais également d'intimidations contre les
membres de l'opposition.
Des officiers de l'armée et de la police sont également frappés par ces mesures.
Les
sanctions se matérialisent par le gel des avoirs que pourraient détenir
ces personnalités en Suisse, lesquelles sont également interdites de
séjour ou de transit au pays des Helvètes.
Avant la Suisse,
l'Union européenne et les Etats-Unis avaient déjà pris des mesures
similaires contre des personnalités proches de Joseph Kabila.
M.
Kabila, au pouvoir depuis 17 ans, est dans la ligne de mire des auteurs
de ces sanctions occidentales. Son dernier mandat a pris fin depuis plus
d'un an. Mais le chef de l'Etat est resté en poste, se fondant sur une
interprétation controversée de la Constitution.
Ces derniers mois,
l'opposition et l'église catholique accentuent la pression sur le
président, qui est soupçonné de vouloir s'accrocher au pouvoir. Mais les
manifestations organisées contre son gouvernement sont systématiquement
interdites et brutalement réprimées par les forces de l'ordre.
Poly Muzalia, Kinshasa, BBC Afrique