Des centaines de personnes vêtues de noir ont bloqué une artère de la
ville, devant le Parlement,
exigeant toujours la démission de la chef du
gouvernement.
Des centaines de manifestants vêtus de
noir ont convergé sur le centre du pouvoir local d’Hongkong,
vendredi 21 juin, pour exiger la démission de la chef du gouvernement,
nouvelle illustration de la plus grave crise traversée par l’ex-colonie
britannique depuis des dizaines d’années.
Le
territoire semi-autonome est depuis plusieurs semaines le théâtre d’une
contestation historique : un million de personnes dans les rues le
9 juin, près de deux millions de protestataires le 16, contre un projet
de loi visant à autoriser les extraditions vers la Chine continentale. Devant
la pression de la rue, la chef de l’exécutif pro-Pékin, Carrie Lam, a
annoncé la suspension du texte, mais les contestataires réclament sa
démission ainsi que le retrait définitif du projet de loi.
Les
manifestants, qui ont commencé à se diriger vers le centre-ville à
l’heure de pointe vendredi matin, étaient pour beaucoup vêtus de noir,
la couleur choisie pour le rassemblement monstre dimanche dernier. De
nombreux manifestants portant des masques et scandant des slogans contre
le pouvoir ont ensuite bloqué Harcourt Road, une grande artère située
devant le Parlement, avant de laisser quelques véhicules passer.
Administrations fermées
Les protestataires sont invités à « organiser des pique-niques »
devant le Parlement. Les organisateurs ont également appelé à une
manifestation lente sur les routes et les transports en commun, et ont
exhorté les habitants à se rassembler ailleurs dans la ville pour
signifier leur soutien. Les bureaux gouvernementaux ont été fermés
vendredi pour des raisons de sécurité.
Certains
manifestants portaient des pancartes demandant à la police de ne pas
leur tirer dessus, en référence aux violences sporadiques la semaine
dernière entre les forces de l’ordre et les protestataires. « Physiquement
et mentalement je suis très fatigué. Mais il n’y a rien d’autre à
faire, en tant que Hongkongais il faut manifester », explique Cheung Po Lam, un étudiant de 21 ans « très mécontent » de l’attitude du gouvernement.
Outre
le retrait de la loi et la démission de la chef de gouvernement, les
manifestants demandent également la libération des personnes détenues à
l’occasion de ces affrontements, et une enquête sur les violences
policières. L’appel à la mobilisation pour vendredi a été lancé par des
syndicats d’étudiants ainsi que par des organisateurs informels sur les
réseaux sociaux et des applications de messagerie telles que Telegram.
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