Un Français, un Tchadien et un Centrafricain ont été désignés par la
justice de Guinée équatoriale
comme étant les exécutants de la
tentative de "coup d'Etat" que Malabo a affirmé avoir déjoué début
janvier, a rapporté samedi la télévision d'Etat TVGE.
Les commanditaires sont des « Équato-guinéens » qui « ont
contacté et contracté à Paris un citoyen français, Dominique Calas, à
qui ils ont donné une avance de 500 000 euros », a affirmé David Nguema
Obiang, procureur général de Guinée équatoriale, lors d’une conférence
de presse retransmise par la TVGE.
Ce Français a ensuite fait appel à « un général tchadien,
Mahammat Kodo Bani, chef de l’opération, et un militaire centrafricain,
Ahmed Diallo », a ajouté le procureur.
« Organisé sur le territoire français »
Le 10 janvier, le ministre équato-guinéen des Affaires étrangères, Agapito Mba Mokuy, avait affirmé que la tentative de « coup d’État » du 24 décembre avait « été organisée sur le territoire français », excluant cependant toute implication des autorités françaises.
Le 3 janvier, la Guinée équatoriale avait annoncé avoir
déjoué un « coup d’État » en affirmant que le 24 décembre, un groupe de
mercenaires étrangers avait voulu attaquer le chef de l’État, Téodoro Obiang Nguema.
Le président se trouvait à ce moment-là dans sa résidence de
Koete Mongomo, située au carrefour des trois frontières entre Guinée
équatoriale, Gabon et Cameroun.
Le « cerveau » de l’opération
Mahamat Kodo Bani avait été arrêté à Douala fin 2017 et
désigné comme le « cerveau » de l’opération par des sources
camerounaises.
II avait été présenté comme un ancien général de l’armée
tchadienne et ex-membre des services de sécurité du président Idriss
Déby Itno, déclenchant l’ire de N’Djamena qui avait très vite démenti
cette information.
Ni M. Calas, ni M. Diallo n’avaient jusqu’à lors été cités dans cette affaire.
« Terrorisme »
« Les mercenaires arrêtés sur le territoire équato-guinéen,
ainsi que les commanditaires sont détenus dans les centres
pénitentiaires de Guinée équatoriale », a affirmé le procureur général,
sans en préciser le nombre.
Il a ajouté que le parquet avait déposé plainte le 6 février
au tribunal de Bata pour « terrorisme », « trahison », et « détention
d’armes et munitions ».
La Guinée équatoriale, un des plus gros producteurs de
pétrole d’Afrique subsaharienne, mais dont la grande majorité de sa
population vit dans la pauvreté, a connu une histoire agitée de coups et
tentatives de coups d’État depuis son indépendance de l’Espagne en
1968.
Source: Jeune Afrique