
1,5
milliard de francs Cfa. C’est l’enveloppe investie par MTN, Orange et
Nexttel, les trois
opérateurs de mobile en activité au Cameroun ; pour
financer la construction, par l’équipementier chinois Huaweï, d’une
infrastructure technologique rendant possible la portabilité des numéros
de mobile dans le pays.
Effective depuis le 1er
septembre 2017, cette flexibilité offerte aux abonnés de migrer d’un
opérateur vers un autre, sans changer de carte Sim, n’attire cependant
pas grand monde. Dans la capitale camerounaise, par exemple, de nombreux
abonnés au mobile confessent ne même pas savoir ce qu’est la
portabilité des numéros, ni même comment en bénéficier. Les rares
abonnés au mobile au courant de cette évolution soutiennent ne l’avoir
jamais testé, craignant l’existence de coûts supplémentaires.
A
l’Agence de régulation des télécoms (ART), institution qui a été au
cœur du projet de portabilité des numéros mobiles au Cameroun, l’on
invoque le défaut de sensibilisation des populations, pour expliquer le
peu d’engouement des Camerounais pour la portabilité des numéros.
«Le seul problème est que nous n'avions pas assez d'argent pour sensibiliser les citoyens comme nous aurions aimé le faire.», a expliqué au quotidien gouvernemental M. Eric Sindeu, directeur technique à l’ART.
Au
demeurant, bien que le manque de sensibilisation et de communication
puissent expliquer le désintérêt des abonnés au mobile pour la
portabilité, des facteurs sociologique et technique ne sont pas en
reste.
Au
plan sociologique, fait remarquer un observateur, la multiplication des
terminaux mobiles et des cartes SIM par abonné n’est pas détestée au
Cameroun. Au contraire, il s’agit d’un signe extérieur de prestige, qui
peut expliquer le peu d’engouement pour la portabilité, puisque la
majorité des Camerounais dispose déjà d’au moins deux cartes SIM et
d’autant de téléphones portables.
Au
plan technique, l’immense majorité des téléphones commercialisés au
Cameroun fonctionnent déjà avec deux cartes SIM. Des adaptations
permettent même déjà de retrouver sur le marché des téléphones pouvant
prendre jusqu’à trois cartes SIM. De plus, révèle un expert des
télécoms, la réglementation autour de la portabilité des numéros mobiles
usitée au Cameroun, autorise seulement deux migrations d’un opérateur
vers un autre chaque année ; ce qui n’offre pas autant de flexibilité
que cela.
Brice R. Mbodiam
Par Investir au Cameroun