
Du
fait de l’embellie autour des cours du pétrole brut observée ces
derniers mois sur le marché international, le
Cameroun a dû, par
ordonnance présidentielle signée en juin 2018, augmenter de 176
milliards de francs Cfa son enveloppe budgétaire 2018, en la faisant
passer de 4 513,5 milliards à 4 689,5 milliards de francs Cfa.
La
destination de ces revenus pétroliers supplémentaires, que devraient
engranger le pays, est visiblement l’objet de préoccupation au FMI,
institution de Bretton Woods qui a, en juin 2017, conclut un programme
d’ajustement structurel triennal avec le gouvernement camerounais.
«Compte
tenu des fortes pressions sur les dépenses associées aux élections de
2018, de la détérioration des conditions de sécurité et de la Coupe
d'Afrique de football 2019, tout revenu pétrolier supplémentaire devrait
être économisé.», a indiqué Mitsuhiro Furusawa (photo), au cours
du Conseil d’administration ayant abouti, le 6 juillet 2018, à
l’approbation de la 2ème revue du programme du FMI avec le Cameroun.
Par
ces propos, le directeur général adjoint du FMI fait ainsi chorus avec
le président de la Commission de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, RCA,
Tchad et Guinée équatoriale), qui craint qu’à l’échelle de cet espace
communautaire, les revenus pétroliers supplémentaires engrangés par les
pays, du fait de l’embellie des cours mondiaux du brut, «réenclenchent» le financement «des projets sans portée pour les populations».
«La remontée des prix [du pétrole brut, Ndlr], à
notre entendement, doit servir prioritairement le désendettement et la
constitution d’une épargne pour faire face demain à des chocs exogènes
récessifs.», avait déjà suggéré le Gabonais Daniel Ona Ondo.
C’était le 22 juin 2018 dans la capitale économique camerounaise, à
l’ouverture de la 5ème édition de la session ordinaire du
Comité de pilotage (COPIL) du Programme des réformes économiques et
financières de la Cemac (PREF-Cemac).
Brice R. Mbodiam
Par Investir au Cameroun