
Dans une vidéo postée jeudi 29 novembre sur les
réseaux sociaux, Moïse Katumbi et Jean-Pierre
Bemba réaffirment leur
soutien à Martin Fayulu et appellent les électeurs à ne pas voter le 23
décembre avec la machine à voter.
Élection le 23 décembre ? Oui, mais sans la controversée machine à voter.
À moins d’un mois de la tenue des scrutins présidentiel, législatifs et
provinciaux en RDC, la ligne de la coalition Lamuka (« Réveille-toi »,
en lingala) n’a pas bougé. Elle vient d’être confirmée ce jeudi dans une
vidéo de 140 secondes publiée sur Twitter.
Debout, visages serrés et face caméra, Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi, tous les deux exclus de la présidentielle, appellent à tour de rôle à voter pour Martin Fayulu, le candidat commun issu des négociations de l’opposition à Genève.
« Tous derrière Fayulu »
« Nous démarrons aujourd’hui la campagne électorale pour les
élections du 23 décembre. Je vous demande à tous, mes parents et mes
frères, d’être derrière Martin Fayulu. C’est notre frère et candidat
commun de l’opposition », explique en premier et en lingala Jean-Pierre
Bemba.
Le leader du Mouvement de libération du Congo (MLC) ajoute : « Vous
savez aussi que nous rejetons la machine à voter. C’est une machine à
tricher. Nous dénonçons aussi les listes électorales mensongères
élaborées par la Ceni [Commission nationale électorale indépendante].
Nous voulons que les scrutins se déroulent avec des bulletins papiers. »
Voter Martin Fayulu sans machine à tricher ni fichier corrompu
Abondant dans le même sens en swahili, Moïse Katumbi, chef d’Ensemble pour le changement, qui a décliné l’appel du pied de Vital Kamerhe et de Félix Tshisekedi,
invite également les Congolais à « voter Martin Fayulu, sans machine à
tricher ni fichier corrompu ». « C’est le mot d’ordre que nous vous
donnons avec mon frère Jean-Pierre Bemba pour reconstruire ensemble le
pays ».
Boycotter ou pas ?
« C’est une confusion inutile, regrette un responsable de
l’opposition qui a requis l’anonymat. Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi
ne disent pas clairement s’il faut boycotter, ou pas, les élections en
cas du maintien des machines à voter le 23 décembre. »
Un point de vue partagé par Adam Bombole, candidat à la
présidentielle de 2011 et cadre d’Ensemble pour le changement. « Tous
les faits indiquent aujourd’hui que les scrutins à venir se dérouleront
avec la machine à voter, sauf si la Ceni ne parvient pas, comme c’est le
cas présentement, à déployer à temps ces engins à travers le pays »,
estime-t-il.
L’ancien député appelle à trouver un consensus pour « recourir aux
bulletins papiers à la présidentielle et utiliser la machine à voter
pour les législatives et les provinciales ». Un compromis déjà proposé
par Mgr Fridolin Ambongo, nouvel archevêque de la ville de Kinshasa.
Par Jeune Afrique