Le Sénat a jusqu’à la dernière minute de vendredi
21 décembre pour voter une rallonge budgétaire
qui comprend les cinq milliards de dollars exigés par Donald Trump pour construire son mur à la frontière. Mais le texte a peu de chances de passer, car il doit être validé par une majorité de soixante voix. Le président américain pèse de tout son poids afin d’obtenir le financement nécessaire à son mur.
qui comprend les cinq milliards de dollars exigés par Donald Trump pour construire son mur à la frontière. Mais le texte a peu de chances de passer, car il doit être validé par une majorité de soixante voix. Le président américain pèse de tout son poids afin d’obtenir le financement nécessaire à son mur.
Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
Depuis les petites heures de vendredi 21 décembre, Donald Trump
tweete avec frénésie et il a rencontré les sénateurs républicains. Il
voudrait obtenir du chef de la majorité au Sénat qu’il applique ce qu’il
appelle « l’option nucléaire » pour faire voter cette rallonge
budgétaire : l’emploi d’une procédure qui permet de faire passer le
texte par une simple majorité de 51 voix au lieu des 60 normalement
nécessaires. Mais cela n’est pas gagné et le président américain fait porter aux démocrates le poids d’une éventuelle fermeture partielle de l’administration.
Il y a neuf jours, Donald Trump avait déclaré qu’il assumerait un « shutdown » - une paralysie de l’administration - si son mur n’était pas financé et qu’il en serait fier. Il avait assuré qu’il n’en attribuerait pas la responsabilité aux démocrates, mais ce matin, il dit exactement le contraire : « le shutdown est de la faute des démocrates » a-t-il tweeté, après avoir écrit que l’Amérique avait un besoin désespéré de ce mur à la frontière.
Il faut dire que le président a reçu jeudi 20 décembre les
responsables républicains de la Chambre des représentants et a réussi à
les convaincre d’ajouter le financement du mur au texte initial à être
voté par le Sénat. Une manœuvre habile qui lui a permis de remettre la
balle dans le camp de la chambre basse et donc de désigner les
démocrates comme seuls coupables d’un éventuel shutdown. Mais les
démocrates eux récusent cette accusation et dénoncent l’entêtement de
Donald Trump à réclamer cinq milliards de dollars pour cette promesse de
campagne.
Qu'est-ce que le « shutdown » ?
Le « shutdown » (littéralement, fermeture) est la paralysie
des administrations fédérales aux États-Unis. Il intervient après un
blocage politique, lorsque le Congrès et le président sont en désaccord
sur le budget de l'État. Le gouvernement se retrouve à court d'argent et
doit donc fermer des dizaines de services fédéraux. Jusqu'à 850 000
fonctionnaires peuvent être mis au chômage technique. Seules des
fonctions jugées essentielles sont assurées, comme les soins médicaux,
le contrôle aérien ou la sécurité des prisons.
Le « shutdown » est un grand classique de la politique
américaine. En 40 ans, il est intervenu une vingtaine de fois. Le plus
long étant sous l'administration Clinton : 21 jours d'affilée. Le dernier en date, en février 2018, n'a duré que quelques heures, sous Donald Trump. Les sujets de discorde sont très variés, comme la réforme du système de santé qui l’avait provoqué, sous Obama. Ces paralysies des administrations fédérales coûtent à chaque fois des milliards de dollars à l'économie américaine.
Par
RFI