
Le président de Weded, Claude Béland (à gauche), et le directeur des opérations, Jean-Marc Savard (à
droite), montrent les
produits recyclés de la compagnie québécoise dont les installations se trouvent à Laurierville, dans le Centre-du-Québec.
LAURIERVILLE | Un homme d’affaires a mis au point une
machine capable de recycler toutes les parties d’un pneu, et non pas
seulement le caoutchouc et l’acier.
Claude Béland ne pouvait concevoir que les millions de pneus au
Québec fassent autant de déchets. Il a décidé, il y a 10 mois, de
s’attaquer à ce problème.
Jusqu’alors, seulement deux des trois composantes d’un pneu, soit
le caoutchouc et l’acier, étaient recyclées avec des méthodes
traditionnelles.
Les fibres (polyester et nylon), qui représentent 10 % du poids du pneu, étaient destinées à être enfouies.
Son entreprise, Weded, installée à Laurierville, près de Victoriaville, a investi 2,4 millions $ dans le projet.
Sa machine, qui recycle l’ensemble des matériaux des pneus, est sur le point d’entrer en fonction.
L’innovation de M. Béland permet de transformer les fibres du
pneu en granules industrielles en les mélangeant avec n’importe quel
autre résidu de plastique. Il pourra par exemple en faire des produits
comme des ballots pour emballer du foin, ou des sacs d’épicerie en
plastique.
Certificat d’autorisation sous peu
« C’est une idée de génie, mais ça ne prenait pas un génie pour la trouver », a dit humblement le président.
« J’ai reçu un appel lundi matin d’une personne du ministère de
l’Environnement pour nous dire qu’on serait sur le point d’obtenir notre
certificat d’autorisation afin d’être opérationnels », a dit fièrement
le président de Weded, Claude Béland, à propos de sa machine qui devrait
révolutionner la manière dont on recycle les pneus.
M. Béland et son équipe ont fabriqué la machine à l’aide de
différentes pièces qu’ils ont trouvées un peu partout dans le monde,
dont certaines en Allemagne.
« On est très fiers du travail qu’on a fait au cours des derniers
mois », a indiqué le directeur des opérations, Jean-Marc Savard.
Bien que son invention n’ait pas encore de nom, M. Béland a
informé Le Journal que quelques entreprises de recyclage à l’extérieur
du pays ont déjà manifesté leur intérêt afin de connaître le procédé de
transformation.
Pourparlers avec d’autres pays
Il a eu des pourparlers avec des compagnies du Maroc, de la
Guadeloupe et des États-Unis, qui sont intéressées par le procédé. Il
estime qu’environ 20 000 tonnes de pneus seront recyclées chaque année
dans son entreprise.
Selon Recyc-Québec, 75 % des 90 142 tonnes de pneus qui ont été
recueillis au Québec en 2017 ont été envoyés chez des recycleurs.
Source:journaldemontreal.com
Source:journaldemontreal.com