
La Tunisie réclame l'extradition de Belhassen Trabelsi,
beau-frère de l'ex président Zine el Abidine
Ben Ali, à la suite de son
arrestation en France après des années de cavale, a indiqué dimanche 17
mars le ministère de la Justice.
Cette arrestation n’a pas été confirmée de source
officielle française. Interrogée par l’AFP, une source proche de
l’enquête en France a toutefois affirmé que Belhassen Trabelsi, homme d’affaires incontournable sous le régime Ben Ali et dont le sort était inconnu, avait été interpellé cette semaine dans le sud de la France.
Selon l’une des sources interrogées, le frère de l’ex-Première dame Leila Trabelsi
a été arrêté dans le cadre d’une affaire financière menée par la
juridiction inter-régionale spécialisée de Marseille, puis placé en
détention.
Dans un communiqué transmis à l’AFP, le ministère tunisien de la
Justice a de son côté précisé dimanche avoir été alerté par le bureau
d’Interpol de Tunis de l’arrestation jeudi en France de Belhassen
Trabelsi, poursuivi par la justice tunisienne dans plusieurs affaires de
corruption. Le même ministère ajoute avoir demandé dès vendredi
l’extradition de cet homme faisant l’objet « de 17 mandats de recherche
en Tunisie et 43 mandats d’amener internationaux », par le biais du
ministère tunisien des Affaires étrangères.
Sollicitées depuis samedi après-midi, les autorités françaises n’ont pas donné suite jusqu’à présent.
Affairisme
Symbole de l’affairisme de l’entourage de l’ancien dictateur,
Belhassen Trabelsi avait été qualifié de « quasi-mafieux » par un câble
diplomatique américain révélé par WikiLeaks, et son parcours depuis la
révolution est rocambolesque.
Quelques heures avant la chute de Ben Ali, le 14 janvier 2011, il avait trouvé refuge avec sa famille au Canada en fuyant la Tunisie à bord de son yacht
– le bateau avait ensuite été saisi. En mai 2012, il avait perdu son
statut de résident permanent au Canada mais avait demandé l’asile
politique, disant craindre pour sa vie en Tunisie, ce qui avait repoussé
toute possibilité d’extradition. Alors qu’il avait été débouté à deux
reprises de cette demande, en 2015 et 2016, et se trouvait sur le point
d’être expulsé, Ottawa avait toutefois perdu sa trace, une source
judiciaire indiquant qu’il était « introuvable ».