
Accusé de corruption, le président de la Cour suprême du
Nigeria, Walter Samuel Nkanu Onnoghen,
a démissionné de ses fonctions
le 4 avril. Le président Muhammadu Buhari avait ordonné sa suspension en
février dernier.
« Il a démissionné hier (le 4 avril) » de son poste de
président de la Cour suprême, a déclaré Adegboyega Awomolo, l’avocat de
Walter Samuel Nkanu Onnoghen, sans donner davantage de précisions.
Accusé de corruption et de n’avoir pas déclaré de nombreux comptes bancaires en devises étrangères,
Onnoghen avait été mis en cause par le Tribunal du code de conduite. Le
plus haut magistrat du pays avait également été suspendu par le
président Muhammadu Buhari en février dernier. Devant la justice
nigériane, Onnoghen avait plaidé non coupable.
Sa démission intervient au lendemain d’un avis rendu par le conseil
national de la magistrature recommandant de le démettre de ses
fonctions.
Onnoghen avait déposé un recours devant la cour d’appel d’Abuja pour
tenter d’annuler son procès par le Tribunal du code de conduite, mais sa
demande avait été rejetée à l’unanimité. La prochaine audience est
prévue le 25 avril.
Chasse aux sorcières ?
Le président Muhammadu Buhari, qui avait pris la décision de le
suspendre de son poste de plus haut magistrat du pays moins d’un mois
avant l’élection présidentielle de février, a été accusé par ses
détracteurs de vouloir éliminer toute éventuelle opposition au sein du
système judiciaire. La Cour suprême étant l’organe chargé de statuer en
dernier ressort en cas de litige électoral.
Les détracteurs du chef de l’État voient dans ces accusations et
cette suspension une chasse aux sorcières menée contre les opposants du
parti au pouvoir.
Buhari, réélu pour un second terme,
a pour sa part accusé la Cour suprême d’avoir mis fin à plusieurs
procédures judiciaires visant de hautes personnalités nigérianes dans
des affaires de corruption et de détournement de fonds.
Par Jeune Afrique